La joie du hamets
שִׁבְעַ֤ת יָמִים֙ מַצּ֣וֹת תֹּאכֵ֔לוּ אַ֚ךְ בַּיּ֣וֹם הָרִאשׁ֔וֹן תַּשְׁבִּ֥יתוּ שְּׂאֹ֖ר מִבָּתֵּיכֶ֑ם כִּ֣י ׀ כָּל־אֹכֵ֣ל חָמֵ֗ץ וְנִכְרְתָ֞ה הַנֶּ֤פֶשׁ הַהִוא֙ מִיִּשְׂרָאֵ֔ל מִיּ֥וֹם הָרִאשֹׁ֖ן עַד־י֥וֹם הַשְּׁבִעִֽי׃

Sept jours durant, vous mangerez des pains azymes; surtout, le jour précédent, vous ferez disparaître le levain de vos maisons. Car celui-là serait retranché d’Israël, qui mangerait du pain levé, depuis le premier jour jusqu’au septième.

Georg Heinz (1630-1688), Stillleben mit Bierglas und Brötchen

רִבִּי תַּנְחוּם בַּר אֵיסְכוֹלַסְטִיקָא מַצְלִי יְהִי רָצוֹן מִלְּפָנֶיךָ ײ֨ אֱלֹהַי וֵאלֹהֵי אֲבוֹתַי שֶׁתִּשְׁבּוֹר וְתַשְׁבִּית עוּלּוֹ שֶׁל יֵצֶר הָרָע מִלִּבֵּינוּ שֶׁכַּךְ בְּרָאתָנוּ לַעֲשׂוֹת רְצוֹנָךְ וְאָנוּ חַייָבִים לַעֲשׂוֹת רְצוֹנָךְ אַתְּ חָפֵץ וְאָנוּ חֲפֵיצִים וּמִי מְעַכֵּב שְׂאוֹר שֶׁבְּעִיסָּה גָּלוּי וְיָדוּעַ שֶׁאֵין בָּנוּ כֹחַ לַעֲמוֹד בּוֹ. אֶלָּא יְהִי רָצוֹן מִלְּפָנֶיךָ ײ֨ אֱלֹהַי וֵאלֹהֵי אֲבוֹתַי שֶׁתַּשְבִיתֵהוּ מֵעָלֵינוּ וְתַכְנִיעֵהוּ וְנַעֲשֵׂה רְצוֹנָךְ כִּרְצוֹנֵנוּ בְּלֵבָב שָׁלֵם.

Rabbi Tanḥum le sage a prié : Qu'il Te plaise, ô Éternel, mon Dieu et Dieu de mes ancêtres, que Tu brises et enlèves de nos cœurs le joug des mauvais penchants, puisqu'ainsi Tu nous as créés pour faire Ton désir, et que nous sommes tenus de faire Ton désir. Tu le désires et nous le désirons, et qui fait obstacle ? Le levain dans la pâte ! Il est évident et connu que nous n'avons pas le pouvoir de résister. Mais qu'il te plaise, ô Éternel, mon Dieu et le Dieu de mes ancêtres, que tu l'éloignes de nous, que tu le maîtrises, afin que nous fassions ton désir comme le nôtre, avec un cœur désireux.

(א) להזהר בכבוד שבת. ובו סעיף אחד: אפילו מי שצריך לאחרים אם יש לו מעט משלו צריך לזרז עצמו לכבד את השבת... על כן צריך לצמצם בשאר ימים כדי לכבד את השבת : הגה נוהגין ללוש כדי שיעור חלה בבית לעשות מהם לחמים לבצוע עליהם בשבת ויום טוב [סמך ממרדכי ריש מסכת ר"ה] והוא מכבוד שבת ויום טוב ואין לשנות. יש שכתבו שבקצת מקומות נהגו לאכול מולית"א שקורין פשטיד"א בליל שבת זכר למן שהיה מכוסה למעלה [מהרי"ל ולא ראיתי לחוש לזה]:

Même celui qui dépend des autres, tant qu'il a sa propre nourriture, doit faire un effort pour honorer le Chabbat. Il faut donc se retenir pendant la semaine afin de pouvoir honorer le Chabbat.

RAMA : Nous avons l'habitude de pétrir une quantité de pâte suffisante pour nous obliger à la mitsva de la halla. Avec cette pâte, nous cuisons des pains que nous mangerons ensuite le Chabbat et les jours de fête. C'est l'une des nombreuses façons dont nous honorons le Chabbat et les fêtes, et il ne faut pas s'écarter de cette coutume.

(ב) אין מבדילין על הפת אבל על השכר מבדילין אם הוא חמר מדינה וה"ה לשאר משקין חוץ מן המים:

הגה וטוב יותר להבדיל על כוס פגום של יין מעל שכר (אבודרהם) ונהגו להבדיל במוצאי פסח על שכר ולא על יין משום דחביב עליו

La Havdalah ne peut pas être récitée avec du pain. Cependant, on peut réciter la Havdala avec de la bière ou toute boisson qui est le "vin du pays", à l'exception de l'eau.

RAMA : Il est préférable de dire la Havdala avec une tasse de vin imparfaite plutôt qu'avec de la bière. Cependant, nous avons la coutume de dire la Havdala à Motzei Pessah avec de la bière et non avec du vin car elle nous est précieuse.

(טו) וּסְפַרְתֶּ֤ם לָכֶם֙ מִמׇּחֳרַ֣ת הַשַּׁבָּ֔ת מִיּוֹם֙ הֲבִ֣יאֲכֶ֔ם אֶת־עֹ֖מֶר הַתְּנוּפָ֑ה שֶׁ֥בַע שַׁבָּת֖וֹת תְּמִימֹ֥ת תִּהְיֶֽינָה׃ (טז) עַ֣ד מִֽמׇּחֳרַ֤ת הַשַּׁבָּת֙ הַשְּׁבִיעִ֔ת תִּסְפְּר֖וּ חֲמִשִּׁ֣ים י֑וֹם וְהִקְרַבְתֶּ֛ם מִנְחָ֥ה חֲדָשָׁ֖ה לַה'׃ (יז) מִמּוֹשְׁבֹ֨תֵיכֶ֜ם תָּבִ֣יאּוּ ׀ לֶ֣חֶם תְּנוּפָ֗ה שְׁ֚תַּיִם שְׁנֵ֣י עֶשְׂרֹנִ֔ים סֹ֣לֶת תִּהְיֶ֔ינָה חָמֵ֖ץ תֵּאָפֶ֑ינָה בִּכּוּרִ֖ים לַֽה'׃

Puis, vous compterez chacun, depuis le lendemain de la fête, depuis le jour où vous aurez offert l’ômer du balancement, sept semaines, qui doivent être entières;

vous compterez jusqu’au lendemain de la septième semaine, soit cinquante jours, et vous offrirez à l’Éternel une oblation nouvelle. Devos habitations, vous apporterez deux pains destinés au balancement, qui seront faits de deux dixièmes de farine fine et cuits à pâte levée: ce seront des prémices pour l’Éternel.

Liqouté Halachot, Orach Hayim, Pessah 3:2

L'essence de la matsa est le bonheur. La matsa fait allusion à la purification de l'esprit, car nous sommes appelés à garder notre esprit propre des pensées et des ruminations qui sont comme du hamets. Si quelqu'un le fait, sa voix devient comme le tonnerre, car agir ainsi conduit à un bonheur simple, comme nous l'avons vu. C'est pourquoi la matsa est appelée lehem oni, parce que nous répondons (onim) à de nombreuses choses par-dessus elle (c'est-à-dire les voix criées au-dessus de la matsa lors de la récitation de la Haggadah), et cela nous montre que nous pouvons utiliser la matsa pour crier à Dieu, comme il est dit : "Et nous criâmes à notre Dieu". Par conséquent, la matsa nous incite à crier et à prier Dieu, à transformer notre voix en tonnerre, et nous pouvons alors vraiment avoir de la 'kavana' dans nos prières, puisque notre cœur peut enfin entendre nos mots, et nous mériterons alors le bonheur. C'est la raison pour laquelle nous mangeons de la matsa : nous atteignons le bonheur par cet acte sacré qu'est le repas.

À l'opposé, le levain (hamets) et la levure, qui sont comme Samaël et Lilith, ou la tristesse et les pleurs, "ne seront pas trouvés ni vus par toi", car nous devons être heureux à ce stade ! Car le bonheur est le remède à tous les maux... on le voit dans le mot matsa, qui a les mêmes lettres que hamets, à l'exception de la lettre hé... et le pouvoir de matsa est un tel bonheur qu'il apporte la rédemption, la liberté et la réparation des péchés, ce qui est le secret de l'exode d'Egypte.

Et c'est la raison pour laquelle, à Chavouot, il nous est spécialement commandé d'apporter une offrande de hamets ! À Pessah, avant le don de la Torah, les forces du mal avaient une certaine force dans ce monde, et ils ont donc dû se précipiter hors d'Égypte. De même, nous avons parfois besoin de fuir la tristesse et les pleurs, qui sont symbolisés par le hamets, que l'on ne peut ni voir ni posséder afin que la tristesse ne se mêle pas à notre bonheur, que Dieu nous en préserve, et nous ne mangeons que de la matsa à ces moments-là. Cependant, à Chavouot, notre bonheur est complet, c'est "le jour de ses noces et le bonheur de son cœur", et les forces du mal se retirent complètement, car lorsqu'Israël se tenait au Sinaï, ils étaient totalement purs, et nous devons apporter une offrande de hamets afin de capturer et de soumettre notre tristesse, et de la faire entrer avec notre bonheur, afin de l'élever au niveau du bonheur, comme il est dit : "La joie et le bonheur vont envahir" (Isaïe 35:10).

C'est pourquoi, à la fin des temps, lorsque le bonheur abondera, tous les sacrifices seront annulés, à l'exception du sacrifice de remerciement, car l'offrande de remerciement combinait également le hamets et la matsa, montrant ainsi que le bonheur était complet - le bonheur s'emparait de la tristesse, l'élevait et l'intégrait en lui, et il en sera ainsi à la fin des temps. ... et Chavouot elle-même n'est qu'un jour, qui fait allusion à la fin des jours, et nous apportons une offrande de hamets, pour essayer d'attraper notre tristesse et de l'intégrer à notre bonheur, car c'est là le sens essentiel du bonheur.