Maïmonde (Rambam) : XIIe siècle
C'est une mitsva positive de la Torah de sanctifier le jour du Shabbat par des paroles, comme il est dit : "souviens-toi du jour du Shabbat pour le rendre qodesh" (Ex. 20:8). C'est-à-dire : s'en souvenir par un souvenir de louange et de sainteté. Il faut s'en souvenir à son entrée et à sa sortie. A son entrée, par le kiddush du jour. A sa sortie, par la havdala.
Voici le texte de la havdala : béni sois-tu Éternel notre Dieu, roi de l'univers, qui distingue entre le qodesh et le ḥol, entre la lumière et l'obscurité, entre Israël et les peuples, entre le septième jour et les six jours de l'[acte de] création. Béni sois-tu Éternel qui distingue entre le qodesh et le ḥol.
L'essentiel du kiddush est [fait} la nuit. Si on n'a pas fait le kiddush la nuit, que ce soit par inadvertance ou intentionnellement, on le fait n'importe quand durant tout le jour. Et si on n'a pas fait la havdala la nuit, on la fait le lendemain et on [peut] la faire jusqu'à la fin du troisième jour. Mais on ne bénit sur la lumière que pendant la nuit de la sortie de Shabbat seulement.
Il est interdit de manger ou de boire du vin à partir du moment où le jour [du Shabbat ou de la fête] a commencé1 et jusqu'à ce qu'on fasse le kiddush.2 De même, quand le jour finit3, il est interdit de commencer à manger, boire, faire un travail ou goûter quoi que ce soit avant qu'on ait fait la havdala. Mais boire de l'eau est permis. S'il a oublié ou s'il a transgressé et a mangé ou bu avant de faire le kiddush ou avant de faire la havdala, alors il fait le kiddush ou il fait la havdala après avoir mangé.
1 : mi-she-qadesh. Rappel : le jour commence le soir.
2 : âd she-yeqadesh.
3 : mi-she-yatsa'. Le jour N finit le soir, quand commence le jour N+1.
C'est une parole des Scribes0 que de faire le kiddush sur le vin et de faire la havdala sur le vin. Même si on a fait la havdala dans la tefila, on doit faire la havdala sur la coupe1. Après qu'il a fait la havdala et qu'il a dit beyn qodesh le-ḥol, il peut faire un travail même s'il n'a pas fait la havdala sur la coupe. [D'autre part,] il bénit sur le vin d'abord et ensuite il fait le kiddush. Il ne fait pas netilat-yadaïm avait d'avoir fait le kiddush.
0 : comprenez "des Sages" pour faire simple. Parole, c'est ici une instruction, un commandement.
1 : dans la âmida (tefila), on ajoute pour ârvit du samedi soir (qui est donc le ârvit du début de yom rishon) un texte dans la 4e bénédiction (ḥonen ha-daât) de semaine. Nous avons vu (l'an dernier) que selon les circonstances, il peut y avoir des insertions ou des modifications dans la âmida : en voilà un exemple. Cet ajout est la havdala. Cette havdala-ci ne se fait pas sur la coupe, c'est-à-dire avec un verre de vin en disant la bénédiction sur le vin. Il faut donc la distinguer de la havdala désignée par les termes "sur la coupe" qui est celle qu'on dit sur un verre de vin avec la bénédiction sur celui-ci (et les autres bénédictions bien sûr).
Ordre de la havdala0 à la sortie de Shabbat. On bénit sur le vin, puis sur les épices, puis sur la bougie1. Comment bénit-on sur la bougie ? "Bore' me'ore ha-'esh" [créateur des lumières du feu]. Et ensuite, on fait la havdala.2
0 : havdala sur la coupe puisque le Rambam parle du vin.
1 : ner. C'est plus précisément une lampe mais je traduis en reflétant la pratique actuelle où l'on utilise une bougie. De même dans la suite des articles. [Après relecture : ce n'est pas toujours heureux de dire "bougie"en réalité. À corriger plus tard.]
2 : c-à-d. la bénédiction beyn qodesh le-ḥol ce qui est la havdala à strictement parler : "qui distinguer entre le qodesh et le ḥol"
On ne bénit pas sur la bougie tant qu'on ne peut pas tirer parti de sa lumière pour différencier entre la pièce de monnaie de tel pays et celle de tel autre pays. On ne bénit pas sur la bougie des idolâtres, [pour la raison] simple qu'ils se rassemblent pour le culte idolâtre.1 On ne bénit ni sur la bougie du culte idolâtre, ni sur celle [allumée en mémoire] des morts.
1 : je comprends ainsi : c'est l'heure de la havdala et on voit un groupe de personnes, que l'on sait idolâtres, qui utilise une bougie. On n'en profite pas pour faire la havdala, car s'ils se sont rassemblés avec leur bougie, c'est pour le besoin de leur culte. Du moins, le Rambam recommande de le supposer ainsi.
[Si] un juif a allumé [une bougie] à partir [de celle] d'un idolâtre, ou [si] un idolâtre [a allumé sa bougie] à partir de celle d'un juif, on peut faire la bénédiction dessus ! [Si] un idolâtre [a allumé sa bougie] à partir de celle d'un idolâtre, on ne bénit pas dessus. [Si] on marche hors d'une ville et qu'on voit une lumière avec la plupart des gens de la ville [et que ceux-ci] sont des idolâtres, on ne bénit pas - mais si la plupart [de ces habitants de la ville rassemblés] sont des juifs, on bénit. [Concernant] l'âtre d'une fournaise, d'un four ou d'une cuisinière, a priori on ne bénit pas dessus. Quant aux charbons : si, quant on introduit entre eux une brindille, elle prend feu d'elle-même, on bénit sur eux. Une lumière [allumée] au beth ha-midrash : s'il y a là un homme important et qu'on allume [cette lumière] pour lui, on bénit dessus. Celle d'une synagogue : s'il y a là un ḥazan qui y vit, on bénit dessus. [De façon générale, ] la meilleure [façon de faire la] mitsva, c'est [avec] une torche [destinée] à la havdala. Il n'y a pas à chercher une lumière1 [pour faire la mitsva de la havdala si on n'en a pas à disposition] de la même façon qu'on cherche pour faire toutes les autres mitsvot - mais s'il en a [, une bougie, une lumière], il bénit dessus.
1 : je comprends ainsi : parce qu'alors que l'on sort de Shabbath, on constate qu'on n'a pas de bougie chez soi ou pas d'allumettes, etc. Mais ce n'est pas grave : en ce cas, il n'y a pas à se mettre en quatre pour aller trouver une bougie, une allumette, etc. quelque part pour faire la bénédiction avec : on ne fait pas la bénédiction sur la lumière, c'est tout.
אוּר שֶׁהֻדְלַק בְּשַׁבָּת לְחוֹלֶה וּלְחַיָּה מְבָרְכִין עָלָיו בְּמוֹצָאֵי שַׁבָּת. אוּר שֶׁהֻקְדַּח מִן הָעֵצִים וּמִן הָאֲבָנִים מְבָרְכִין עָלָיו בְּמוֹצָאֵי שַׁבָּת שֶׁהִיא הָיְתָה תְּחִלַּת בְּרִיָּתוֹ בִּידֵי אָדָם. אֲבָל אֵין מְבָרְכִין עָלָיו בְּמוֹצָאֵי יוֹם הַכִּפּוּרִים שֶׁאֵין מְבָרְכִין בְּמוֹצָאֵי יוֹם הַכִּפּוּרִים אֶלָּא עַל אוּר שֶׁשָּׁבַת. אַף עַל פִּי שֶׁהֻדְלַק לְחוֹלֶה אוֹ לְחַיָּה בְּיוֹם הַכִּפּוּרִים מְבָרְכִין עָלָיו שֶׁהֲרֵי שָׁבַת מֵעֲבֵרָה:
Un feu qui a été allumé le Shabbat pour un malade ou pour une femme après son accouchement, on bénit dessus [pour la havdala] à la sortie de Shabbat. Un feu qui a été produit à partir de bois et de pierres, on bénit dessus à la sortie de Shabbat, car c'était ainsi [qu'a été allumé le feu] par Adam au début de l'alliance0 - mais on ne bénit pas dessus à la sortie de Yom Kippour, car on ne bénit à la sortie de Yom Kippour que sur un feu qui a couvé [pendant la fête]1. Si [un feu] a été allumé pour un malade ou une femme après son accouchement pendant Yom Kippour, on bénit dessus, car, voici, il n'a pas été utilisé pour une transgression.2
0 : Adam ha-rishon a été créé juste avant le Shabbat. Donc il ne pouvait pas avoir de feu avant. Donc la bénédiction sur la lumière de la bougie vient en rappel de cette création du premier feu qu'Adam ha-rishon a créé avec du bois et des pierres (pour la technique précise, je vous laisse chercher dans les méthodes d'allumage de feu).
1 : Litt. un feu "qui s'est reposé", ce n'est pas évident à tourner en français. L'idée c'est ce feu n'a pas dû être utilisé du tout et on ne pouvait pas l'alimenter pendant la fête. Pourquoi ici on ne peut pas faire de feu ? Je ne sais pas. Peut-être parce qu'ici on n'a pas d'histoire comme celle d'Adam et de son premier feu.
2 : litt. "il s'est reposé de la transgression". Voir ci-dessus note 1. Il faut comprendre que ce feu n'a pas été utilisé de façon transgressive. En effet, puisque ce feu a été allumé pour un malade ou une femme accouchant ou venant d'accoucher, il est autorisé. Car il est autorisé - et c'est même une mitsva repoussant le Shabbat ou YK - d'allumer un feu si l'état du malade/de cette femme le nécessite ou même s'il/elle le réclame parce qu'il/elle se sent mal, bien qu'en réalité, il/elle ne court aucun danger ou n'en court plus quand il/elle le demande.
Si un jour de fête [yom tov] a lieu au milieu de la semaine, on dit dans la havdala [de ce jour] : ha-mavdil beyn qodesh le-ḥol u-veyn 'or le-ḥoshekh u-veyn israel la-âmim u-veyn yom ha-sheviî le-sheshet yemey-ha-maâse1, de la façon dont on le dit à la sortie de Shabbat. [Cela ne pose pas de difficultés] car on [ne fait que] lister l'ordre des distinctions [havdalot]. Mais il ne faut pas2 bénir ni sur les épices ni sur la bougie. De même, il ne faut pas bénir sur les épices à la sortie de Yom Kippour.
1 : "qui distingue entre le qodesh et le ḥol, entre la lumière et l'obscurité, entre Israël et les peuples, entre le septième jour et les six jours de l'[acte de] création."
2 : 'eyno tsarikh. On pourrait aussi comprendre "il n'est pas besoin de" ou "il n'est pas nécessaire de". Il faut chercher pour voir quelle traduction serait la meilleure dans ce contexte.
וְלָמָּה מְבָרְכִים עַל הַבְּשָׂמִים בְּמוֹצָאֵי שַׁבָּת מִפְּנֵי שֶׁהַנֶּפֶשׁ דּוֹאֶבֶת לִיצִיאַת שַׁבָּת מְשַׂמְּחִין אוֹתָהּ וּמְיַשְּׁבִין אוֹתָהּ בְּרֵיחַ טוֹב:
Pourquoi bénit-on sur les épices à la sortie de Shabbat ? Parce que l'âme [nefesh] se languit à la sortie du Shabbat [et alors] on la réjouit et on la rassérène avec une bonne odeur.
R. J. Karo : XVIe (Espagne, Empire ottoman (Safed))
R. M. Isserles (Rema) : XVIe, Pologne
(א) דיני ערבית במוצאי שבת. ובו ג סעיפים:
מאחרין תפלת ערבית כדי להוסיף מחול על הקודש:
(ב) צריך ליזהר מלעשות מלאכה עד שיראו שלשה כוכבים קטנים ולא יהיו מפוזרים אלא רצופים ואם הוא יום המעונן ימתין עד שיצא הספק מלבו:
(ג) מי שהוא אנוס כגון שצריך להחשיך על התחום לדבר מצוה יכול להתפלל של מוצאי שבת מפלג המנחה ולמעלה ולהבדיל מיד אבל לא יברך על הנר וכן אסור בעשיית מלאכה עד צאת הכוכבים: הגה ונוהגים לומר והוא רחום וברכו באריכות נועם כדי להוסיף מחול על הקודש (א"ז):
(1) Lois d'ârvit pour la sortie de Shabbat. Trois articles.
On fait durer1 la tefila d'ârvit afin de joindre le ḥol au qodesh.2
(2) Il faut se garder de faire un travail avant que de voir trois petites étoiles, non pas dispersées [dans le ciel], mais proches3 [l'une de l'autre]. Et si c'est un jour [où le ciel est] nuageux, on attend jusqu'à ce que tout doute soit levé.4
(3) Qui est dans un cas de force majeure [et ne peut pas réciter la havdala], par exemple parce qu'il a besoin que la nuit arrive sur le teḥum pour [faire sans attendre] une mitsva, peut prier [la tefila] de sortie de Shabbat à partir de la sortie du [temps possible pour] minḥa et au-delà et faire la havdala immédiatement [à ce moment-là]. Mais il ne bénit pas sur la bougie et, aussi, il lui est interdit de faire un travail jusqu'à la sortie des étoiles.
Rema : on a coutume de dire : "ve-hu raḥum" et le "barekhu" en allongeant agréablement afin de joindre le ḥol au qodesh.
1 : ou "on retarde"
2 : d'ajouter du qodesh dans le ḥol. Je ne suis pas très satisfait de ma tournure dans la traduction mais je ne sais pas trop comment prendre la phrase.
3 : retsufim
4 : litt. "jusqu'à ce que le doute quitte son cœur"
(א) דיני הבדלה בתפלה. ובו ה סעיפים:
אומרים הבדלה בחונן הדעת ואם טעה ולא הבדיל משלים תפלתו ואינו חוזר מפני שצריך להבדיל על הכוס ואם טעם קודם שהבדיל על הכוס צריך לחזור ולהבדיל בתפלה:
(ב) טעה ולא הבדיל בתפלה ואין לו כוס בלילה וסבור שאף למחר לא יהיה לו צריך לחזור ולהתפלל:
(ג) תשעה באב שחל להיות באחד בשבת טעה ולא הבדיל בתפלה א"צ לחזור ולהתפלל כיון שמבדיל על הכוס במוצאי תשעה באב:
(ד) במקום שאמרו שאינו חוזר להתפלל מיד כשסיי' הברכ' אין לו לחזור אע"פ שלא פתח בברכה שלאחריה:
(ה) במקום שאמרו שאינו חוזר אם רצה להחמיר על עצמו לחזור אם סיים תפלתו רשאי אבל אם עדיין לא סיים תפלתו אינו רשאי לחזור:
(1) Lois de la havdala dans la tefila. Cinq articles.
On dit la havdala dans ḥonen ha-daât. Si on se trompe et qu'on ne dit pas la havdala [à ce moment-là], on finit sa tefila et on ne recommence pas, car il faut faire la havdala sur la coupe. Si on a goûté [quelque chose]1 avant de faire la havdala sur la coupe, on doit recommencer [sa tefila] et faire la havdala dans la tefila.
(2) Si on s'est trompé et n'a pas fait la havdala dans la tefila et qu'on n'a pas de coupe pour cette nuit et qu'on pense que le lendemain non plus, on n'en aura pas, on doit recommencer sa tefila.
(3) Si le 9 av commence le premier jour de la semaine, si on s'est trompé et n'a pas fait la havdala dans la tefila, il n'est pas nécessaire de recommencer la tefila, car on fait la havdala sur la coupe à la sortie du 9 av.
(4) Là où l'on a dit qu'il n'y avait pas à recommencer la tefila immédiatement quand on finissait une bénédiction, on n'a pas à recommencer et ce bien qu'on n'ait pas encore commencé la bénédiction qui suit.2
(5) Là où l'on a dit qu'il n'y avait pas à recommencer, si on veut être strict avec soi-même, on [peut] recommencer : si on a fini sa tefila, on y est autorisé. Mais si on n'a pas encore fini sa tefila, on n'est pas autorisé à recommencer.3
1 : c'est-à-dire : s'il a mangé quelque chose.
2 : à éclaircir. Je comprends ainsi : on pourrait se dire que s'il a oublié de faire la havdala dans ḥonen ha-daât, il pourrait recommencer dès qu'il a fini de dire la ḥatima de cette bénédiction et avant de commencer la suivante. Mais on nous dit que non : il n'a aucune obligation de faire cela.
3 : Dans la suite du point précédent, on précise toutefois que s'il veut se montrer strict avec lui-même après avoir oublié de faire la havdala dans ḥonen ha-daât, il peut (mais sans obligation à cela) recommencer toute sa tefila. Cependant, il ne peut pas le faire avant d'avoir fini celle qu'il a commencé d'abord.
(א) הבדלה שעושה ש"ץ ובו סעיף אחד:
הגה ואומרים ויהי נועם וסדר קדושה באריכות כדי לאחר סדר קדושה שאז חוזרים רשעים לגיהנם (טור) ובזמן שאין אומרים ויהי נועם כגון שחל יום טוב בשבוע אין אומרים סדר קדושה אבל אומרים ויתן לך (כל בו) :
מבדיל שליח צבור כדי להוציא מי שאין לו יין: הגה ונהגו לומר ולהזכיר אליהו הנביא במ"ש להתפלל שיבא ויבשרנו הגאולה (טור):
(1) Havdala que fait le shaliaḥ ha-tsibur. Un article.
Rema : on dit "va-yehi noâm" et il fait la qedusha en allongeant afin de prolonger la qedusha, car alors les méchants retournent dans la Géhenne (Tur). Quand on ne dit pas "va-yehi noâm", par exemple quand un yom tov commence en semaine, on ne dit pas la qedusha mais on dit va-yiten lekha (Kol bo)
Le shaliaḥ ha-tsibur fait la havdala pour rendre quitte qui n'a pas de vin. Rema : on a coutume de dire [la havdala] et de rappeler Élie le prophète à la sortie de Shabbat et de prier pour qu'il vienne et nous annonce la délivrance (Tur).
(א) דיני הבדלה על היין ובו ח סעיפים:
סדר הבדלה יין בשמים נר הבדלה וסימנך יבנ"ה וצריך ליזהר שלא יהא הכוס פגום: הגה ונהגו לומר קודם הבדלה שעושים בבית הנה אל ישועתי וגו' כוס ישועות אשא וגו' ליהודים היתה אורה וגו' לסי' טוב ובשעת הבדלה יתנו עיניהם בכוס ובנר ונוהגין לשפוך מכוס של יין על הארץ קודם שיסיים בורא פרי הגפן כדי שלא יהיה הכוס פגום וטעם השפיכה דאמרי' כל בית שלא נשפך בו יין כמים אין בו סי' ברכה ועושין כן לסי' טוב בתחלת השבוע גם שופכים מן הכוס לאחר הבדלה ומכבין בו הנר ורוחצים בו עיניו משום חבוב מצוה:
(ב) אין מבדילין על הפת אבל על השכר מבדילין אם הוא חמר מדינה וה"ה לשאר משקין חוץ מן המים: הגה וטוב יותר להבדיל על כוס פגום של יין מעל שכר (אבודרהם) ונהגו להבדיל במוצאי פסח על שכר ולא על יין משום דחביב עליו ובי"ט שחל להיות במוצאי שבת שיש בו קידוש שהוא נאמר על הפת יש אומרים שאגב הקידוש מבדילין גם כן עליו וי"א שיותר טוב לומר הקידוש והבדלה שניהם על השכר הגה [והסברא ראשונה עיקר]:
(1) Lois de la havdala sur le vin. Huit articles.
Ordre la havdala : vin [yayin], épices [besamim], bougie [ner], havdala. Un signe [pour] t'[en rappeler] : yibaneh. Il faut prendre garde à ce que la coupe ne soit pas abîmée [pagum].1 Rema : on a coutume de dire avant la havdala que l'on fait à la maison "hine el yeshuâti etc.", "kos yeshuôt esa etc.", "la-yehudim hayta ora etc." en signe de bon augure. Au moment de la havdala, on pose les yeux sur la coupe et sur la bougie et on a coutume de verser du vin de la coupe sur le sol avant de terminer "bore peri ha-gefen" pour que la coupe ne soit pas pagum2. La raison pour verser ainsi est ce qu'on a dit : un foyer où l'on ne verse pas le vin comme on verse l'eau n'a pas de signe de bénédiction. Et on fait cela en signe de bon augure au début de la semaine. On verse aussi [du vin] de la coupe après la havdala, on éteint avec la bougie et on se rince les yeux [avec ce vin] par amour de la mitsva.
1 : c'est-à-dire que le vin présent dans la coupe ne doit pas être un reste de vin dont on a déjà bu et qui serait resté, par exemple en utilisant le reste de vin que quelqu'un a laissé dans son verre. Ce n'est pas le vin qui est toujours dans la bouteille qui est pagum mais celui qui est resté dans un verre.
2 : je ne comprends pas pourquoi cela empêche que le vin soit pagum. Pour "réparer" le vin se trouvant dans la coupe, il y a deux méthodes : soit on le remet dans la bouteille avant de le reverser ; soit on verse du vin de la bouteille dans le vin se trouvant dans la coupe.
(2) On ne fait pas la havdala sur le pain mais on peut faire la havdala sur une boisson alcoolisée si c'est celle du pays. Et c'est la règle pour les autres boissons [: on peut les utiliser pour la havdala], sauf l'eau. Rema : mais il vaut mieux faire la havdala sur une coupe pagum de vin plutôt que sur une boisson alcoolisée (c'est l'avis de Abudarham). On a coutume de faire la havdala à la sortie de Pessaḥ sur une boisson alcoolisée et pas sur le vin, parce qu'on l'aime3. Pour yom tov qui se trouve commencer à la sortie de Shabbat et pour lequel il y a kiddush qui [peut] être dit sur le pain, certains disent que du fait du kiddush, on fait aussi la havdala sur le pain. Certains disent que c'est mieux de dire et le kiddush et la havdala sur la boisson alcoolisée. Rema : la première position est l'essentielle.
3 : A l'aide du Mishna berura je comprends ainsi : la boisson alcoolisée étant fermentée, on n'a pas bu en boire pendant tout Pessaḥ. Il est donc plaisant de l'utiliser pour la havdala de Pessaḥ. C'est celle-ci qu'on aime.
(ג) אם אין לו יין ולא שכר ושאר משקין י"א שמותר לו לאכול וי"א שאם מצפה שיהיה לו למחר לא יאכל עד למחר שיבדיל ואם אין לו אלא כוס אחד ואינו מצפה שיהיה לו למחר מוטב שיאכל קודם שיבדיל ויברך עליו ברכת המזון ואח"כ יבדיל עליו ממה שיברך ברכת המזון בלא כוס לדברי האומרים דבהמ"ז טעונה כוס ולדברי האומרים דאינו טעונה כוס לא יאכל עד שיבדיל ומיירי שכוס זה לא היה בו אלא רביעית בצמצום וכבר היה מזוג כדינו שאם היה משים בו מים יותר לא היה ראוי לשתייה שאל"כ לדברי הכל מבדיל תחלה ושותה ממנו מעט ומוסיף עליו להשלימו לרביעית ומברך עליו ברכת המזון:
(3) Si on n'a pas de vin, pas de boisson alcoolisée ou d'une autre boisson, certains disent qu'on peut manger [même sans dire la havdala]. Mais certains disent que si on s'attend à avoir [une boisson] le lendemain [matin], on ne mange pas avant le lendemain afin de faire la havdala [avant de manger]. Si on n'a qu'une coupe [de boisson] et qu'on ne s'attend pas à ce qu'on en ait [une autre] le lendemain, il vaut mieux qu'on mange avant de faire la havdala et qu'on fasse sur [cette coupe] le birkat ha-mazon1 et ensuite on fera la havdala sur ce sur quoi on dit le birkat ha-mazon sans coupe, selon les parole de ceux qui disent que le birkat ha-mazon exige une coupe.2 Mais selon les paroles de ceux qui disent qu'on n'a pas besoin de coupe [pour le birkat ha-mazon], on ne mange pas avant d'avoir fait la havdala [avec cette coupe qu'on a]. Nous parlons d'une coupe [où la quantité de boisson] est réduite d'un quart [par rapport à sa capacité maximale (??)] et [la coupe] a été versée selon la règle, car si on a ajouté dedans de l'eau en plus, elle n'est pas convenable pour être bue [pour la havdala]. Et si ce n'est pas ainsi, selon les paroles de tous, on doit d'abord faire la havdala et en boire un peu puis ajouter [de l'eau] pour compléter [jusqu'à revenir au] quart [manquant] et faire dessus le birkat ha-mazon.3
1 : selon certains, on doit ajouter une bénédiction sur le vin après le birkat ha-mazon. On nomme cette coupe, "coupe de bénédiction" (kos shel berakha).
2 : Ici donc le birkat ha-mazon a la priorité sur la havdala pour l'usage de la seule coupe qu'il a.
3 : mais la quantité de boisson doit rester supérieure à celle d'eau (qui ne peut donc pas excéder un quart de la quantité de boisson). Ou quelque chose de ce genre, je ne suis pas certain d'avoir compris en détail tout cet article.
(ד) מי שאין ידו משגת לקנות יין לקידוש ולהבדלה יקנה להבדלה דקידוש אפשר בפת:
(ה) אם אין ידו משגת לקנות שמן לנר חנוכה ויין להבדיל נר חנוכה קודם:
(ו) אומר הבדלה מיושב: הגה וי"א מעומד [אגודה וכל בו ואגור] וכן נוהגים במדינות אלו. ואוחז היין בימין וההדס בשמאל ומברך על היין ושוב נוטל ההדס בימין והיין בשמאל ומברך על ההדס ומחזיר היין לימינו:
(ז) אפילו שמעו כל בני הבית הבדלה בבית הכנסת אם נתכוונו שלא לצאת מבדילין בבית:
(ח) נשים חייבות בהבדלה כשם שחייבות בקידוש ויש מי שחולק: הגה ע"כ לא יבדילו לעצמן רק ישמעו הבדלה מן האנשים:
(4) Si quelqu'un n'a pas les moyens d'acheter du vin pour le kiddush et la havdala, en achète pour la havdala, car on peut faire le kiddush sur le pain.
(5) Si on n'a pas les moyens d'acheter de l'huile pour la lampe de ḥanukka et du voin pour la havdala, la lampe de ḥanukka a priorité.
(6) On dit la havdala en étant assis. Rema : certains la disent debout [Aguda, Kol bo et Agur]. C'est la coutume dans ces pays1. On tient le vin dans sa main droite, le hadas2 dans la gauche et on bénit sur le vin ; puis on prend le hadas dans la droite et le vin dans la gauche et on bénit sur le hadas puis on remet le vin dans sa main droite.
1 : Le Rema est ashkénaze. Il parle de la coutume dans "ces" pays, c'est-à-dire ceux où vivent les Ashkénazes.
2 : la myrrhe. C'est-à-dire : les épices.
(7) Même si tous les membres d'une [même] maison ont entendu la havdala à la synagogue, s'ils avaient l'intention de ne pas être quittes [par cette havdala-ci], ils font la havdala à la maison.
(8) Les femmes sont obligées de faire la havdala tout comme elles sont obligées de faire le kiddush. Mais il y en a qui ne sont pas d'accord. Rema : c'est pourquoi elles ne feront pas havdala pour elles-mêmes mais ne feront qu'écouter la havdala faites par les hommes.
(א) דיני בשמים להבדלה ובו ה סעיפים:
מברך על הבשמים אם יש לו ואם אין לו אינו צריך לחזור אחריהם:
(ב) אין מברכין על בשמים של בית הכסא ולא על של מתים (ודוקא) הנתונים למעלה ממטתו של מת ולא על בשמים שבמסיבת ע"א דסתם מסיבתן לעכו"ם. הגה ואם בירך על בשמים אלו לא יצא וצריך לחזור ולברך על אחרים [ב"י בשם א"ח]:
(ג) שקים מלאים בשמים שמשימים עכו"ם תוך קנקני היין אע"פ שמותר להריח בהם אין מבדילין עליהם:
(ד) נהגו לברך על ההדס כל היכא דאפשר: הגה וי"א דאין לברך על הדס היבש דאינו מריח רק על שאר בשמים (טור בשם הר"ר אפרים והר"א מפראג) וכן נהגו במדינות אלו ונ"ל דיש להניח גם הדס עם הבשמים דאז עושין ככולי עלמא:
(ה) מי שאינו מריח אינו מברך על הבשמים אלא א"כ מתכוין להוציא בני ביתו הקטנים שהגיעו לחינוך או להוציא מי שאינו יודע:
(1) Lois sur les épices pour la havdala. Cinq articles.
On bénit sur les épices si on en a. Si on n'en a pas, il n'y a pas besoin d'en chercher.
(2) On ne bénit pas sur les épices [qu'on met aux] toilettes et pas plus sur celles [qu'on utilise pour] les morts, (en particulier celles) qu'on dépose en haut de son lit de mort. [On ne bénit pas] non plus sur les épices [utilisées pour] un rassemblement d'idolâtres1, simplement parce que c'est un rassemblement d'idolâtres. Rema : si on a béni sur ces épices, on n'est pas quitte et il faut recommencer et bénir sur d'autres (Beith Yossef, Oreaḥ Ḥayim).
1 : j'ai trouvé une traduction où l'on suppose que c'est la collation qui suit les funérailles du mort.
(3) Soit les sachets pleins d'épices que les idolâtres mettent dans les jarres de vin : bien qu'il soit permis de les sentir, on ne peut pas faire la havdala sur [ces épices].
(4) On a pour coutume de bénir sur le hadas partout où c'est possible. Rema : certains disent qu'on ne doit pas bénir sur le hadas sec, car il ne sent pas, [mais qu'on bénit] seulement sur les autres épices (Tur au nom de R. R. Efraïm et du Maharal de Prague [?]). C'est ainsi qu'on fait dans ces pays1. Et il me semble qu'on met le hadas avec les épices, car ainsi on fait comme tout le monde.
1 : voir ci-dessus §296, art. 6.
(5) Qui ne sent pas [les épices] ne bénit pas sur les épices1, sauf s'il a l'intention de rendre quitte les membres mineurs de sa maison qui sont en âge d'être éduqués2 ou s'il veut rendre quitte qui ne sait pas3.
1 : le Mishna berura pense qu'on parle de quelqu'un qui n'a pas d'odorat.
2 : il s'agit de les éduquer à faire la mitsva et, donc, ils devront sentir les épices immédiatement une fois que celui qui n'a pas d'odorat a dit la bénédiction pour eux.
3 : Quelqu'un qui ne sait pas comment faire la bénédiction.
(א) דיני נר הבדלה ובו טו סעיפים:
מברך על הנר בורא מאורי האש אם יש לו ואינו צריך לחזור אחריו וה"מ במוצאי שבת אבל במוצאי יוה"כ י"א שמחזר אחריו: הגה מי שאין לו כוס להבדיל כשרואה האש מברך עליו וכן הבשמים (טור):
(ב) מצוה מן המובחר לברך על אבוקה ויש מי שאומר שאם אין לו אבוקה צריך להדליק נר אחר לצורך הבדלה חוץ מהנר המיוחד להאיר בבית: הגה ונר שיש לו שתי פתילות מקרי אבוקה. (אגודה):
(ג) נוהגים להסתכל בכפות הידים ובצפרנים: הגה ויש לראות בצפרני יד ימין ולאחוז הכוס ביד שמאל ויש לכפוף האצבעות לתוך היד שאז רואה הצפרנים עם הכפות בבת אחת ולא יראה פני האצבעות שבפנים (זוהר פ' בראשית ובפ' ויקהל):
(1) Lois de la bougie de la havdala. Quinze articles.
On bénit sur la bougie1 bore me'ore ha-esh s'il en a une mais il n'est pas nécessaire d'en chercher une [s'il n'en a pas] - et cela vaut pour la sortie de Shabbat mais à la sortie de Yom Kippour, certains disent qu'il doit en chercher une. Rema : celui qui n'a pas de coupe pour faire la havdala : quand il voit le feu [i.e. la flamme de la bougie], il bénit dessus et de même pour les épices.
1 : comme précisé ci-dessus, parler de "bougie" reflète plutôt la pratique actuelle. A strictement parler, je devrais traduire par "lampe" (à huile, à pétrole par exemple).
(2) La plus excellente façon de faire la mitsva [de la bénédiction sur la bougie] est de bénir sur une torche. Il y en a qui disent que s'il n'a pas de torche, il doit allumer une autre bougie pour le besoin de la havdala, sauf celle destinée à éclairer la maison1.
1 : autrement dit : on ne peut pas faire la havdala sur une bougie qu'on utilise habituellement pour s'éclairer à la maison. Il faut une bougie utilisée spécifiquement pour la havdala.
(3) On a coutume de regarder la paume de sa main et ses ongles. Rema : il faut regarder les ongles de sa main droite et tenir la coupe dans la main gauche. Il faut replier les doigts sur la main, et alors on voit les ongles et la paume en même temps, sans voir la partie des doigts qui est vers l'intérieur (Zohar, chap. Genèse et Vayaqhel)
(ד) אין מברכין על הנר עד שיאותו לאורו דהיינו שיהיה סמוך לו בכדי שיוכל להכיר בין מטבע מדינה זו למטבע מדינה אחרת:
(ה) אין מברכין על הנר שלא שבת ממלאכת עבירה לאפוקי אור שהודלק לחיה ולחולה שכיון שלא הודלק לעבירה מברכין עליו אבל אם הדליקו עכו"ם בשבת כיון שאם היה מדליקו ישראל היה עובר לא שבת ממלאכת עבירה מיקרי ואין מברכין על אור של ע"א (טור):
(ו) עכו"ם שהדליק במוצאי שבת מישראל או ישראל מעכו"ם מברכין עליו אבל עכו"ם שהדליק מעכו"ם אין מברכין עליו ובמוצאי יוה"כ אין מברכין על נר שהדליק ישראל מעכו"ם (ועיין לקמן סי' תרכ"ד סעיף ה'):
(4) On ne bénit pas sur la bougie tant qu'on ne puisse tirer profit de sa lumière, c'est-à-dire qu'elle soit suffisamment proche de lui afin qu'il puisse reconnaître entre une pièce de monnaie de tel pays et d'un autre.
(5) On ne bénit pas sur la bougie qui n'a pas cessé tout travail interdit1 à l'exception de celle allumée [pour procurer de] la lumière à une femme venant d'accoucher ou à un malade., car [cette bougie] n'a pas été allumée de façon transgressive : on bénit [donc] dessus. Mais si c'est idolâtre qui l'avait allumée pendant Shabbat2 , [alors nous dirions :] si Israël l'avait allumée il aurait transgressé, c'est pourquoi nous considérons que c'est un cas où il n'y a pas eu cessation3 d'un travail transgressif et [donc] on ne bénit pas sur la lumière d'un idolâtre (Tur).4
1 : c'est-à-dire que si on a allumé cette bougie pendant le Shabbat (ou un jour chômé), on ne peut pas l'utiliser pour la havdala, car elle n'a pas "cessé de travailler" : on l'a utilisé pour un acte interdit pendant ce jour.
2 : Mishna berura : et même si c'est pour lui-même qu'il l'a allumée et pas pour le juif.
3 : "shavat"
4 : L'argument est de dire qu'on n'utilise pas pour la havdala une bougie qui aurait été allumée pendant Shabbat, car un tel allumage est clairement une trangression du Shabbat auquel cas la bougie utilisée n'est plus considérée comme utilisable pour la havdala. Et ceci est vrai que ce soit un juif ou un idolâtre qui ait allumé la bougie. Dans le cas de ce dernier, on pourrait objecter qu'il n'est pas juif - mais nous considérons ce qu'il se serait passé si c'était un juif qui l'avait allumé. Dans ce cas, la bougie serait bien interdite pour la havdala comme nous l'avons dit ci-dessus. Donc elle est interdite. La seule exception est le cas de la bougie allumée pour le bien d'un malade ou d'une femme qui accouche ou vient d'accoucher. Auquel cas, l'allumage d'une bougie pendant Shabbat est autorisé. Donc la bougie peut être utilisée aussi pour la havdala.
(ז) היה הולך חוץ לכרך וראה אור אם רובן עכו"ם אין מברכין עליו ואם רובן ישראל או אפילו מחצה על מחצה מברכין עליו:
(ח) אור היוצא מהעצים והאבנים מברכין עליו אבל במוצאי יוה"כ אין מברכין עליו:
(ט) גחלים הבוערות כל כך שאילו מכניס קיסם ביניהם הוא נדלק מברכין עליהם והוא שעשוים להאיר:
(י) אור של כבשן בתחילת שריפת הלבנים אין מברכין עליו שאז אינו עשוי להאיר ואחר שנשרפו אז עשוי להאיר מברכין עליו:
(יא) נר בית הכנסת אם יש שם אדם חשוב מברכין עליו ואם לאו אין מברכין עליו וי"א בהפך ואם יש שמש שאוכל שם מברכין עליו והוא שלא תהא לבנה זורחת שם:
(7) On va en-dehors de la ville, on voit une lumière. Si la majorité sont des idolâtres, on ne bénit pas dessus. Mais si la majorité sont des juifs ou si c'est moitié [juifs] moitié [non-juifs], on bénit dessus.
(8) Une lumière qui sort de bois et de pierres1, on bénit dessus. Mais à la sortie de Yom Kippour, on ne bénit pas dessus.
1 : c'est-à-dire la lumière d'une flamme qu'on produit avec du bois et de la pierre.
(9) Si des charbons sont incandescents au point que si l'on introduit entre eux une brindille, elle s'enflamme, alors on peut bénir sur eux - mais si leur fin était de faire de la lumière [Mishna berura : mais si leur fin était de chauffer alors on ne peut pas les utiliser pour la bénédiction].
(10) On ne bénit pas sur la lumière [émise par] un four au début de l'enflammage des briques [réfractaires], car il n'a pour fin d'éclairer. Mais une fois qu'elles ont brûlé alors il a pour fin d'éclairer et on peut bénir sur lui.
Rq. du trad. : je ne suis pas sûr d'avoir tout compris.
(11) On bénit sur une bougie de synagogue s'il y a là une personne importante. Sinon, on ne bénit pas dessus. Certains disent le contraire. S'il y a un samash qui y mange, on bénit sur [cette bougie - mais c'est seulement] dans le cas où la lune n'y éclaire pas [suffisamment, car si la lune éclaire suffisamment, il n'a pas besoin de cette bougie (Mishna berura)].
(יב) אין מברכין על נר של מתים שאינו עשוי להאיר הלכך מת שהיו מוליכין לפניו נר אילו הוציאוהו ביום והוציאוהו בלילה בנר אין מברכין עליו:
(יג) סומא אינו מברך:
(יד) היו יושבים בבית המדרש והביאו להם אור אחד מברך לכולם:
(טו) נר בתוך חיקו או בתוך פנס [פי' כלי שנותן הנר שלא תכבה] או בתוך אספקלריא רואה את השלהבת ואינו משתמש לאורה משתמש לאורה ואינו רואה את השלהבת אין מברכין עליה עד שיהא רואה את השלהבת ומשתמש לאורה:
(12) On ne bénit pas sur la bougie [allumée en mémoire] d'une personne décédée, car elle n'a pas pour fin d'éclairer. Pour cette raison, si on fait passer une bougie devant le mort [qu'on mène au cimetière] et qu'on le fasse de jour ou de nuit, on ne bénit pas sur cette bougie.1
1 : je comprends ainsi en me débrouillant avec le Mishna berura : si le mort est mort pendant le Shabbat, on ne peut le mener au cimetière qu'à partir de la nuit du samedi au dimanche. Devant la bière où il git, on porte une bougie en son honneur. On ne peut donc pas utiliser cette bougie. Et on ne peut pas venir prétendre que cette bougie était d'abord là pour la havdala mais qu'on l'a finalement utilisé pour le mort - et que donc, au passage, on pourrait l'utiliser pour la havdala, car si on avait mené ce mort au cimetière pendant le jour, on aurait utilisé cette même bougie. C'est donc que la bougie en question a pour fin d'être allumée en mémoire du mort et pas pour la havdala.
(13) Un aveugle ne peut pas bénir [sur la bougie].
(14) Soit des gens qui sont installés dans le beit midrash, et on leur apporte de la lumière : l'un [d'entre eux] bénit pour tous.
(15) Quelqu'un a une bougie en son sein1 ou dans une lanterne [c'est-à-dire un instrument où la bougie est placée pour ne pas s'éteindre], ou dans une sorte de miroir [?], et qu'il voit la flamme et ne fait pas usage de la lumière ou qu'il utilise la lumière mais ne voit pas la flamme, alors il ne bénit pas dessus - jusqu'à ce qu'il voit la flamme et utilise la lumière [et alors il peut bénir dessus].
1 : pas clair. C'est-à-dire qu'il la porte dissimulée dans son vêtement (un peu difficile à imaginer avec des pulls et des tee-shirts mais j'imagine qu'on parle de vêtements relativement large, de grands manteaux). On voit ici que traduire par "bougie" pose quelque problème en fait. Parce que porter une bougie dans un vêtement - même large -, il y a une probabilité très forte que le vêtement finisse en feu (mais alors soit dit en plaisantant : pourra-t-on utiliser ce feu pour la havdala :) ?)
(א) שלא לאכול ולא לעשות שום מלאכה קודם שיבדיל ובו י סעיפים:
אסור לאכול שום דבר או אפי' לשתות יין או שאר משקין חוץ ממים משתחשך עד שיבדיל אבל אם היה יושב ואוכל מבע"י וחשכה לו אין צריך להפסיק [אפילו משתייה ב"י] ואם היה יושב ושותה וחשכה לו צריך להפסיק ויש אומרים דהני מילי בספק חשיכה אבל בודאי חשיכה אפילו היה יושב ואוכל פורס מפה ומבדיל וגומר סעודתו: הגה והמנהג פשוט כסברא הראשונה:
(ב) היו שותים ואמרו בואו ונבדיל אם רצו לחזור ולשתות קודם הבדלה אינם צריכים לחזור ולברך ויש מי שחולק בדבר:
(1) Qu'il ne faut pas manger ou faire quelque travail que ce soit avant de faire la havdala. Dix articles.
Il est interdit de manger quoi que ce soit ou même de boire du vin ou une autre boisson, sauf de l'eau, à partir du moment où l'obscurité se fait et jusqu'au moment où l'on fait la havdala. Mais si on est installé en train de manger pendant le jour et que l'obscurité se fait2, on n'a pas besoin de s'arrêter [même de boire (Beith Yosef)]. Mais si on était installé en train de boire1, on doit s'arrêter. Certains disent que cela, c'est s'il y a un doute que [le jour] se soit obscurci - mais s'il est certain que ce se soit obscurci alors même si on était installé en train de manger, on étend une nappe, on fait la havdala et on finit son repas. Rema : la coutume est simplement comme la première opinion.
1 : sans doute : autre chose que de l'eau, c'est-à-dire d'une boisson sur laquelle on pourrait faire la havdala sur la coupe.
2 : c'est-à-dire que la nuit se soit faite.
(2) On est en train de boire et on dit : "faisons la havdala !" Si on veut recommencer à boire avant la havdala, ils n'ont pas besoin de bénir à nouveau1. Mais il y en a qui ne sont pas d'accord.
1 : je comprends ainsi : s'ils buvaient du vin, on suppose qu'ils avaient fait la bénédiction sur le vin avant de le boire. Ensuite, alors qu'ils sont en train de boire leur vin, ils disent "faisons la havdala". A ce moment-là, ils n'ont plus le droit de boire leur vin. Mais s'ils se remettent quand même à boire leur vin avant de faire la havdala, ils n'ont pas besoin de refaire la bénédiction sur le vin.
(ג) כשמפסיק להבדיל אינו צריך לברך בפה"ג על כוס של הבדלה וי"א שצריך:(ד) כשהיה אוכל וחשכה שאמרנו שאינו צריך להפסיק גומר סעודתו ומברך בהמ"ז על הכוס ואח"כ מבדיל עליו ואם יש לו שני כוסות מברך בהמ"ז על אחד ומבדיל על אחר:
(3) Quand on s'arrête [de boire du vin en l'occurrence] pour faire la havdala, on n'a pas besoin de bénir bore peri ha-gafen sur la coupe de la havdala. Certains disent qu'on doit.
(4) Si on mangeait et que l'obscurité s'est faite, nous avons dit qu'il n'y avait pas besoin de s'interrompre de finir son repas et qu'on bénissait le birkat ha-mazon sur la coupe. Ensuite, on fait la havdala sur elle. Si on a deux coupes, on bénit le birkat ha-mazon sur l'une et on fait la havdala sur l'autre.
(ה) טעה ואכל קודם שהבדיל יכול להבדיל אח"כ:
(ו) שכח ולא הבדיל במוצאי שבת מבדיל עד סוף יום ג' וי"א שאינו מבדיל אלא כל יום ראשון ולא יותר ודוקא בפה"ג ומבדיל בין קודש לחול אבל על נר ובשמים אינו מברך אלא במוצאי שבת ויש מי שאומר דהא דקי"ל טעם מבדיל ה"מ היכא דהבדיל בליל מו"ש אבל אם לא הבדיל בלילה כיון שטעם שוב אינו מבדיל: הגה והעיקר כסברא הראשונה ומי שמתענה ג' ימים וג' לילות ישמע הבדלה מאחרים ואם אין אחרים אצלו יכול להבדיל בשבת מבעוד יום ולשתות ולקבל אח"כ התענית עליו. [ת"ה סי' קנ"ט] עיין סי' תקנ"ג:
(5) Si on s'est trompé et on a mangé avant de faire la havdala alors on peut faire la havdala ensuite.
(6) Si on a oublié et qu'on n'a pas fait la havdala au sortir de Shabbat, on peut faire la havdala jusqu'à la fin du 3e jour. Certains disent qu'on ne peut faire la havdala que pendant le 1e jour et pas plus. Ceci est en particulier pour bore peri ha-gafen et mavdil beyn qodesh le-ḥol, mais sur la bougie et les épices, il ne peut bénir qu'à la sortie de Shabbat. {Mais quelqu'un dit qu'il y a aussi ceci : celui qui mange fait la havdala et cela vaut là où on fait la havdala à la sorti de Shabbat mais si on n'a pas fait la havdala dans cette nuit, même s'il mange encore, il ne la fait pas.}1 Rema : l'essentiel est selon la première opinion. Celui qui jeûne trois jours et trois nuits, écoute la havdala dite par les autres. S'il n'y a personne chez lui, il peut faire la havdala le Shabbat quand il fait jour et boire et commencer ensuite son jeûne.
1 : ce passage en accolade n'est pas clair. La traduction doit probablement être incorrecte.
(ז) המבדיל על יין על שלחנו אפילו הבדיל קודם שנטל ידיו פוטר היין שבתוך המזון שאין צריך לברך עליו וי"א דלא פטור אלא א"כ נטל ידיו קודם שהבדיל: הגה ואם הבדיל תחלה צריך לברך אחריו ברכת מעין שלש: [תוספות ומרדכי פרק כיצד מברכין]:
(ח) כשפוטר יין שבתוך המזון שאין צריך לברך עליו גם א"צ לברך ברכה אחרונה על כוס של הבדלה ואם אין לו אלא כוס אחד וסבור שיביאו לו יין יותר והבדיל על אותו כוס ואח"כ לא הביאו לו יותר ובירך בהמ"ז בלא כוס יש מי שאומר שצריך לברך ברכה אחרונה על כוס של הבדלה:
(7) Celui qui fait la havdala sur le vin en étant attablé, même s'il a fait la havdala avant netilat yadaïm, rend patur le vin qui est dans le repas et il n'a pas besoin de dire la bénédiction dessus.Certains disent que le vin n'est pas rendu patur, sauf s'il a fait netilat yadaïm avant de faire la havdala. Rema : mais s'il a fait la havdala en premier, il doit bénir ensuite la bénédiction meên shalosh (Tosafot et Mordechaï, "Comment bénir ?"]
(8) Quand le vin du repas est rendu patur, il n'est pas nécessaire de bénir dessus. Il n'y a pas besoin non plus de bénir une dernière bénédiction sur la coupe de la havdala1. Mais s'il n'a qu'une seule coupe et qu'il pense qu'on lui apportera plus de vin2 et qu'il fait la havdala sur cette coupe3 et qu'ensuite on ne lui apporte pas plus [de vin] et qu'il dit le birkat ha-mazon sans coupe4, il y a quelqu'un qui dit qu'il doit faire une dernière bénédiction sur la coupe de la havdala.5
1 : à la fin du birkat ha-mazon en kos shel berakha. En effet, on le pourrait, en ayant gardé à cette fin du vin dans la coupe de la havdala.
2 : et qu'il se dit donc qu'il n'a pas à garder du vin dans la coupe de havdala, car il aura du vin pour le kos shel berakha ensuite. Ou même plus simple : il aura largement de vin qu'on lui aura apporter pour le kos.
3 : havdala qu'il fait donc attablé avant le repas, rendant le vin du repas patur de bénédiction.
4 : puisque finalement il n'a plus de vin du tout !
5 : donc en ce cas, celui-ci semble dire qu'il doit penser à garder du vin dans la coupe de havdala pour faire le kos shel berakha dessus. Tout ce passage n'est pas clair du tout.
(ט) אם רוצה לסעוד תיכף להבדלה צריך ליזהר שלא יביא לחם לשלחן קודם הבדלה ואם הביא פורס עליו מפה ומכסנו לפי שהוא מוקדם בפסוק וצריך להקדימו אם לא יכסנו:
(9) Si l'on désire manger immédiatement après la havdala, on doit prendre garde à ne pas apporter du pain sur la table avant la havdala. Si l'on a apporté [du pain], on étend sur lui une nappe et on le couvre, car il est avant dans le verset et il faut lui donner précédence [par rapport à la havdala] si on ne l'a pas couvert.1
, 1 : le Maharam de Rothenburg (R. Meïr de Rothenburg (c. 1215 - 2 mai 1293)) nous aide à comprendre en disant ceci :
וקדם בפסוק – בסימן רי"א למדנו על סדר הקדימה בברכות, הנלמד מן הפסוק "ארץ חיטה ושעורה"… ושם ראינו שהואיל והפסוק בשבח הארץ פותח בחיטה ובשעורה, מי שיש לפניו לחם ויין ורוצה לברך עליהם "המוציא" ו"הגפן", עליו להקדים את ברכת "המוציא".
"Il est avant dans le verset" - au chapitre 211, nous avons appris l'ordre de précédence dans les bénédictions, [ordre] qu'on apprend du verset "un pays [arets] qui produit le froment [ḥita] et l'orge [seôra], le raisin [gefen], la figue et la grenade, l'olive huileuse et le miel" (Deut. 8:8)... et là nous avons vu que puisque ce verset louant la terre commence par le blé et l'orge, celui qui a devant lui du pain et du vin et veut dire la bénédiction ha-motsi et ha-gafen, celui-ci doit donner précédente à la bénédiction ha-motsi.
אם לא יכסנו – כפי שמכסים את הלחם בזמן הקידוש. וכל זה כשמתכוון לסעוד מיד לאחר ההבדלה, ומוטלות לפתחו שתי הברכות. אבל אם אינו מתכוון לסעוד מיד – אין צורך לכסות את הלחם, כיוון שאין כאן דין קדימה בברכות.
"Si on ne l'a pas couvert" - comme nous couvrons le pain au moment du kiddush. Ceci, c'est quand on a l'intention de faire un repas tout de suite après la havdala : on doit le commencer par deux bénédictions. Mais si l'on n'a pas l'intention de faire un repas tout de suite, il n'est pas besoin de couvrir le pain, car alors il n'y a pas de règle de précédence pour les bénédictions.
(י) אסור לעשות שום מלאכה קודם שיבדיל ואם הבדיל בתפלה מותר אע"פ שעדיין לא הבדיל על הכוס ואם צריך לעשות מלאכה קודם שהבדיל בתפלה אומר המבדיל בין [הקודש ובין החול] בלא ברכה ועושה מלאכה: הגה וכן נשים שאינם מבדילין בתפלה יש ללמדם שיאמרו המבדיל בין קודש לחול קודם שיעשו מלאכה [כל בו] וי"א דכל זה במלאכה גמורה כגון כותב ואורג אבל הדלקת הנר בעלמא או הוצאה מרשות לרשות אין צריך לזה [רי"ו ני"ב תי"ט] ומזה נתפשט המנהג להקל שמדליקים נרות מיד שאמר הקהל ברכו אבל העיקר כסברא ראשונה וי"א לדלות מים בכל מוצאי שבת כי בארה של מרים סובב כל מוצאי שבת כל הבארות ומי שפוגע בו וישתה ממנו יתרפא מכל תחלואיו [כל בו] ולא ראיתי למנהג זה וע"ל סי רס"ג מי שמוסיף מחול על הקודש אם מותר לומר לאחר שהבדיל לעשות לו מלאכה:
Il est interdit de faire quelque travail que ce soit avant d'avoir fait la havdala. Si on a fait la havdala dans la tefila, il est autorisé [de faire un travail] même si l'on n'a pas encore fait la havdala sur la coupe. Si on a besoin de faire un travail avant la havdala1 de la tefila, on dit ha-mavdil beyn [qodesh le-ḥol] [qui distingue entre le qodesh et le ḥol] sans bénédiction2 et on fait le travail. Rema : ainsi, quant aux femmes qui ne font pas la havdala dans la tefila, il faut leur enseigner de dire ha-mavdil beyn qodesh le-ḥol [sans bénédiction] avant qu'elles fassent un travail [Kol Bo]. Mais certains disent que tout cela concerne un travail interdit comme écrire, tisser. Mais l'allumage d'une bougie, de façon générale, ou le fait de passer d'un domaine à l'autre, ce n'est pas nécessaire [de dire ha-mavdil]3. De là s'est répandu la coutume d'être coulant sur le fait d'allumer des bougies juste après que l'assemblée a dit "barekhu"4- mais l'essentiel est selon la première opinion. Certains disent qu'on peut puiser de l'eau n'importe quand à la sortie de Shabbat, à cause du puit de Myriam qui passe autour de tous les puits à chaque sortie de Shabbat. Qui touche [le puit de Myriam] et en boit, sera guéri de toutes ses maladies [Kol Bo]. Mais je n'ai rien vu au sujet de cette coutume. Et voir ci-dessus chapitre 263 [art. 17]: qui ajoute du ḥol au qodesh [c'est-à-dire qu'il étend le temps du qodesh sur le temps du ḥol et donc prolonge le temps de Shabbat], s'il lui est possible de dire à un autre qui a [déjà] fait la havdala de faire un travail pour lui.5
1 : Mishna berura : on parle d'un cas où bien que la nuit soit faite, on n'a pas encore fait la havdala et, donc, un peu de la qedusha de Shabbat est encore présente. Pour cette raison, nos Sages de mémoire bénie ont interdit de faire un travail dans ces conditions.
2 : Mishna berura [si je comprends bien] : on dira barukh ha-mavdil beyn qodesh le-ḥol et pas barukh ata Adonaï etc.
3 : car l'interdiction d'allumage d'un feu est deoraïta, et deoraïta il n'y a d'obligation de faire la havdala. Celle-ci est d'institution rabbinique. Or l'interdiction de l'écriture et du tissage sont un derabbanan. Donc ils sont du même niveau que la havdala, donc pour eux, il faut donc faire la havdala.
4 : ainsi les fidèles venant prier auront de la lumière pendant leur prière, et nous acceptons cette allumage bien que l'on n'ait pas encore fait la havdala.
5 : Et voici ce que dit le Rema dans l'article auquel il fait référence :
ומי שמאחר להתפלל במוצאי שבת או שממשיך סעודתו בלילה מתר לומר לחברו ישראל שכבר התפלל והבדיל לעשות לו מלאכתו להדליק לו נרות ולבשל לו ומותר ליהנות ולאכול ממלאכתו כן נ"ל:
Celui qui tarde à prier à la sortie de Shabbat ou qui prolonge son repas dans la nuit, a l'autorisation de dire à son prochain juif qui a déjà prier et fait la havdala de faire pour lui son travail, de lui allumer les bougies, de cuisiner pour lui. Et il peut prendre plaisir et manger de ce travail. Voici ce qu'il m'en semble.
(א) הבדלה ומוצאי שבת / יסוד ההבדלה
(ב) מצווה להיפרד מהשבת בהבדלה, שבה אנו מציינים בדיבור את ההבדל שבין קדושת השבת לימי החול. ודין ההבדלה כדין הקידוש, שכשם שצריך להזכיר את קדושת השבת בליל שבת בתפילה ועל הכוס, כך בצאת השבת אומרים את נוסח ההבדלה בתפילה ועל הכוס.
(ג) ואמנם בתחילה כשקבעו אנשי כנסת הגדולה את נוסח ההבדלה, תקנו לאומרו בתפילה בלבד, משום שבאותה תקופה, של ימי הקמת בית המקדש השני, היו ישראל עניים, ולא רצו חכמים להטיל עליהם הוצאה נוספת של יין להבדלה. אבל אח"כ כשהתבססו והעשירו, תקנו לומר את ההבדלה על כוס היין. תקופה מסוימת היו מבדילים על הכוס בלבד, ולבסוף נקבע שיבדילו גם בתפילה וגם על הכוס. ונשים שאינן נוהגות להתפלל ערבית, יוצאות ידי המצווה בהבדלה שעל הכוס. וכן מי ששכח לומר את נוסח ההבדלה בתפילה, אינו צריך לחזור ולהתפלל אלא יצא ידי חובתו בהבדלה שעל הכוס (שו"ע או"ח רצד, א).
(ד) אומרים את נוסח ההבדלה שבתפילה בברכה הרביעית שבתפילת עמידה, מפני שהיא הברכה הראשונה העוסקת בענייני חול. וגם מפני שללא דעת לא ניתן להבחין בין הקודש לחול, ולכן ראוי להזכיר את ההבדלה בברכה הרביעית שבה אנו מבקשים על החכמה והדעת (ברכות לג, א).
(ה) לדעת הרבה פוסקים, יסוד מצוות ההבדלה מן התורה, שבכלל מצוות "זָכוֹר אֶת יוֹם הַשַּׁבָּת לְקַדְּשׁוֹ" (שמות כ, ז), לומר קידוש והבדלה. כלומר, להזכיר את קדושת השבת בכניסתה, ולהבדיל בין קודש לחול ביציאתה. וחכמים הם שקבעו לומר את הקידוש ואת ההבדלה על כוס יין (רמב"ם). ויש אומרים, שמהתורה המצווה היא רק לזכור את קדושת השבת בכניסתה, וכהמשך לכך תקנו חכמים לומר הבדלה ביציאתה (רא"ש).
(ו) נשים חייבות במצוות ההבדלה כגברים. ואף שזו מצווה שתלויה בזמן, ובדרך כלל נשים פטורות ממצוות עשה שתלויות בזמן. כיוון שמצוות ההבדלה קשורה למצוות הקידוש, כשם שנשים חייבות בקידוש (כמבואר לעיל ו, א), כך חייבות בהבדלה. ואמנם יש מי שאומר, שהואיל ומצוות ההבדלה תלויה בזמן, נשים פטורות ממנה (אורחות חיים). ולכתחילה, כדי לחוש לדעתו, נוהגות הנשים שלא להבדיל בעצמן, אלא לשמוע את ההבדלה מן הגברים. אולם כשאין שם גבר, חובה על האשה להבדיל לעצמה, ותברך את כל ארבע הברכות שבהבדלה. וגם אם יש שם גבר שכבר יצא ידי חובת הבדלה, נכון שהאשה תבדיל לעצמה (משנה ברורה רצו, לו). ורק אם אינה יודעת לברך בעצמה, יכול האיש שכבר קיים את מצוות ההבדלה להבדיל בשבילה.
(1) Havdala et sortie de Shabbat. Fondamentaux sur la havdala.
(2) C'est une mitsva de quitter le Shabbat par la havdala, par laquelle on indique par la parole la différence [hevdel] entre la qedusha du Shabbat et les jours du ḥol. La règle de la havdala est comme celle du kiddush : comme il faut rappeler la qedusha du Shabbat pendant la nuit de Shabbat par la tefila et sur la coupe, de même à la sortie du Shabbat, on dit la formule de la havdala dans la tefila et sur la coupe.
(3) Pourtant, au début, quand les hommes de la Grande Assemblée ont fixé la formule de la havdala, ils ont décrété de la dire dans la tefila seulement, car à cette époque, celle de l'édification du second Temple, Israël était pauvre et les Sages ne voulaient pas faire peser sur eux [, les "Israëliens",] une dépense supplémentaire pour le vin de la havdala. Mais ensuite, quand ils s'installèrent et s'enrichirent, ils [, les Sages,] décrétèrent qu'on dirait la havdala sur une coupe de vin. Pendant une époque donnée, on ne faisait la havdala que sur la coupe de vin. Finalement, il fut déterminé qu'on ferait la havdala dans la tefila et sur la coupe. Et les femmes, qui n'ont pas pour coutume de prier ârvit, sont quittes de la mitsva avec la havdala qui est sur la coupe. De même, qui a oublié de dire la formule de havdala dans la tefila, n'a pas besoin de recommencer à prier mais il est quitte de son obligation aveec la havdala sur la coupe (Shulkhan Ârukh, Oreaḥ ḥayim, 294, 1).
(4) On dit la formule de la havdala qui est dans la tefila dans la quatrième bénédiction qui dans la prière de la âmida, car c'est la première bénédiction qui s'occupe des affaires [du temps] ḥol. Et aussi parce que sans connaissance [daât], on ne peut pas distinguer entre le qodesh et le ḥol. C'est pourquoi il est convenable de rappeler la havadala dans cette quatrième bénédiction dans laquelle nous demandons la sagesse et la connaissance (Berakhot 33a).
(5) Selon l'opinion [daât] de nombreux décideurs [poseqim], le fondement de la mitsva de havdala vient de la Torah, car la mitsva "souviens-toi du jour du Shabbat pour le rendre qadosh" (Ex. 20:7), cela veut dire : le kiddush et la havdala. C'est-à-dire que dire qu'il faut rappeler la qedusha du Shabbat à son entrée et séparer entre le qodesh et le ḥol à sa sortie. Et les Sages sont ceux qui ont établi de dire le kiddush et la havdala sur le verre de vin (Rambam). Mais d'autres disent que selon la Torah, la mitsva est uniquement de se souvenir de la qedusha du Shabbat à son entrer et que c'est en continuité avec cela que les Sages ont décrété de dire la havdala à sa sortie (Rosh).
(6) Les femmes ont l'obligation de la mitsva de havdala comme les hommes. Même si c'est une mitsva dépendante du temps et qu'en général les femmes sont exemptées des mitsvot positives qui dépendent du temps. Puisque la mitsva de havdala est liée à celle du qiddush, de la même façon que les femmes ont l'obligation du kiddush (comme on l'a explique plus haut, chap. 6, 1), de même elles ont l'obligation de havdala. Pourtant, il y en a un qui dit que puisque la mitsva de havdala est dépendante du temps, les femmes en sont exemptées (Orḥot ḥayim). A priori, pour aller dans son sens, les femmes ont pour habitude de ne pas faire la havdala par elles-même mais d'écouter la havdala faite par les hommes. Mais s'il n'y a pas d'homme, une femme à l'obligation de faire la havdala par elle-même - et elle fait les quatre bénédictions qui sont dans la havdala. Et aussi, s'il y a là un homme qui s'est déjà acquitté de son obligation de la havdala, il est correct que la femme fasse la havdala pour elle-même (Mishna berura, 296, 36). Et c'est seulement si elle ne sait pas bénir par elle-même que l'homme qui a déjà fait cette mitsva de havdala peut faire la havdala pour elle.
(א) הבדלה ומוצאי שבת / סדר ההבדלה על הכוס
(ב) סדר ההבדלה שעל הכוס כך הוא, נוהגים לומר תחילה פסוקים של ברכה לסימן טוב לקראת השבוע הקרוב, ואח"כ מברכים ארבע ברכות, הראשונה: "בורא פרי הגפן" על היין, השנייה: ברכה על הבשמים, השלישית: "בורא מאורי האש" על הנר, והרביעית: ברכת "המבדיל בין קודש לחול".
(ג) שתיים מן הברכות מעכבות את ההבדלה, והן ברכת היין וברכת ההבדלה, שאם לא אמרן לא קיים מצוות הבדלה על הכוס. והוסיפו חכמים עוד שתי ברכות: האחת על ריח טוב, מפני שהנפש כואבת בעת צאת השבת, שהנשמה היתירה של השבת מסתלקת, וכדי להשיב את רוחה מריחים ריח טוב. והשנייה על הנר, מפני שבמוצאי שבת נתן הקב"ה דעה באדם הראשון והקיש שתי אבנים זו בזו ויצאה האש, ולזכר זה תקנו חכמים לברך על הנר בכל מוצאי שבת. מי שאין לו בשמים או נר, יבדיל בלא לברך עליהם. ואם יזדמנו לו אח"כ במוצאי שבת בשמים, יברך עליהם ויריחם. ואם יזדמן לו לראות נר או אש, יברך "בורא מאורי האש". ולכתחילה, צריך כמובן להכין להבדלה בשמים ונר, כדי לברך את כל ארבע הברכות על סדר ההבדלה (שו"ע או"ח רצז, א; רצ"ח, א).
(ד) בסדר הברכות אנו עולים מן החוש המגושם אל החוש הרוחני. תחילה מברכים על היין, שהטעם הוא חוש גשמי, שאין האדם חש אותו בלא שהמאכל יגע בפיו. אח"כ עולים לחוש הריח, שאדם מסוגל להריח גם דבר שאינו בא במגע ממשי עם גופו. לאחר מכן מברכים על האור, שחוש הראייה דק יותר, ומסוגל לראות למרחק רב. לבסוף מברכים על ההבדלה, שהיא תלויה בשכל, שפסגת השגותיו היא ההבחנה שבין הקודש לחול (רשב"ץ, הובא בכה"ח רצו, ג).
(1) Havdala et sortie de Shabbat / Havdala sur la coupe
(2) L'ordre de la havdala sur la coupe est le suivant : on a coutume de dire d'abord des versets de bénédiction pour que ce soit bon signe pour la semaine qui vient. Ensuite, on fait quatre bénédictions. La première : bore peri ha-gafen sur le vin. La deuxième : la bénédiction sur les épices. La troisième : bore me'ore ha-esh sur la bougie. Et la quatrième : la bénédiction ha-mavdil beyn qodesh le-ḥol.
(3) [Si on ne les dit pas,] deux de ces bénédictions empêchent la havdala : ce sont la bénédiction sur le vin et la bénédiction de la havdala. Si on ne les dit pas, la mitsva de havdala sur la coupe n'est pas réalisée. Les Sages ont ajouté deux bénédictions : l'une sur une bonne odeur, car l'âme [nefesh] souffre au moment de la sortie du Shabbat, car l'âme supplémentaire [neshama yetera] du Shabbat s'en va - et pour lui redonner son âme [ruaḥ], on lui fait sentir [meriḥim] une bonne odeur [reaḥ]1. Et la seconde [des bénéditions ajoutées par les Sages] est sur la bougie, car à la sortie de Shabbat, le Saint béni soit-Il a donné la deâh2 à Adam ha-rishon et [celui-ci] a frappé deux pierres l'une contre l'autre et le feu [en] est sortie. En souvenir de cela, les Sages ont décrété qu'on bénirait sur la bougie à chaque sortie de Shabbath. Celui qui n'a pas d'épices ou de bougie fait la havdala sans bénir sur elles. Mais s'il a ensuite l'occasion, à la sortie de Shabbat, des épices, il bénit sur elles et les sent. Et s'il a ensuite l'occasion de voir une bougie ou un feu, il bénit dessus bore peri ha-esh. Mais a priori, il faut bien sûr préparer pour la havdala des épices et une bougie pour dire toutes les quatre bénédictions dans l'ordre de la havdala (Shulkhan ârukh, oreaḥ ḥayim, 297, 1 ; 298, 2).
1 : ce passage repose sur un jeu entre des mots proches en hébreu ruaḥ/meriḥim/reaḥ.
2 : compréhension, intelligence, connaissance
(4) Dans cet ordre des bénédictions, nous montons du sens matériel au sens spirituel. D'abord, on bénit sur le vin dont le goût est un sens matériel, car un être humain ne peut le sentir sans que l'aliment ne vienne dans sa bouche. Ensuite, on monte au sens de l'odorat, car un être humain peut sentir également une chose avec laquelle il n'a pas un contact physique avec son corps. Ensuite, on bénit sur la lumière, car le sens de la vue est très subtil et on peut voir à une grande distance. Enfin, on bénit sur la havdala,1 car elle dépend de l'intelligence [sekhel] dont le sommet de ce qu'elle peut atteindre est la distinction [havḥana] entre le qodesh et le ḥol.
1 : havdala : litt. action de différencier, de séparer.
(א) הבדלה ומוצאי שבת / מנהגי ההבדלה
(ב) כיוון שתקנו חכמים לומר את ההבדלה על כוס יין, יש לאחוז בכוס בעת ההבדלה. ואוחזים אותה ביד ימין, שהיא היד החשובה. וכן הדין לגבי כל הברכות, שבכל עת שמברכים על דבר מה, יש לאוחזו ביד ימין. לפי זה, בעת שמגיעים בהבדלה לברכת הבשמים, צריך המבדיל לאחוז את הבשמים ביד ימינו. ובאותו זמן רבים נוהגים להניח את הכוס על הצלחת, ולאחר מכן כשמגיעים לברכת ההבדלה, שבים ואוחזים בכוס. ויש מהדרים לאחוז את הכוס גם בעת ברכות הבשמים והנר, וכיוון שיד ימין צריכה להישאר פנויה לצורך אחיזת הבשמים ואח"כ לצורך ההתבוננות בה לאור הנר, אוחזים בינתיים את הכוס ביד שמאל, וכשמגיעים לברכת ההבדלה מחזירים את הכוס ליד ימין (שו"ע או"ח רצו, ו; משנה ברורה שם).
(ג) יש נוהגים לומר את ההבדלה בישיבה, שעל ידי הישיבה כל השומעים קובעים עצמם עם המבדיל, לצאת ידי חובתם בשמיעתו (שו"ע או"ח רצו, ו). ויש נוהגים לעמוד בהבדלה, כדי לכבד את השבת ביציאתה (רמ"א). וכדי שיהיה ניכר שכולם מתכוונים לצאת ידי ההבדלה בשמיעה, צריכים השומעים לעמוד סביב המבדיל. בדיעבד, גם מי שעמד רחוק, אם התכוון לשמוע את ההבדלה – יצא ידי חובה.
(ד) כמו בכל 'כוס של ברכה', יש להקפיד שהכוס תהיה נקייה מבחוץ ומבפנים. ומהדרים להבדיל על גביע יפה. וצריך שהכוס תכיל שיעור של 'רביעית הלוג' יין, שהוא כ-75 מיליליטר. (לעיל ו, ה; ולשיטת חזו"א 150 מ"ל). ואם כוס ההבדלה גדולה יותר, מצווה למלאה ביין, שכן ראוי לכבד את הברכה בכוס מלאה. ואף שבשאר כוסות של ברכה, כגון בכוס של קידוש או נישואין, ראוי שלא למלא את הכוס ממש עד גדותיה, כדי שהיין לא ישפך. את כוס ההבדלה נוהגים רבים למלא ממש עד גדותיה, כדי שמעט מהיין ישפך, שיש בזה סימן של ברכה (רמ"א, או"ח רצו, א. ועי' לעיל ו, ו, בשאר דיני כוס של ברכה).
(ה) לכתחילה טוב שהמבדיל ישתה את כל שיעור 'רביעית' היין שבכוס, כדי שיוכל לברך אח"כ ברכה אחרונה על היין. אמנם מצד מצוות ההבדלה, די שישתה כשיעור 'מלא לוגמיו', היינו שיעור שממלא את חלל פיו כשלחי אחת נפוחה (כמבואר לעיל ו, ה. ועי' שם בהערה 6 במקרה שלא שתה כמלא לוגמיו. ועי' בפניני הלכה ברכות י, י).
(ו) השומעים צריכים לשתוק עד שהמבדיל יסיים לשתות 'מלא לוגמיו', שכיוון שמצוות ההבדלה לאומרה על הכוס, רק לאחר שהמבדיל יסיים לשתות 'מלא לוגמיו' תסתיים ההבדלה. בדיעבד, אם השומע דיבר לפני שהמבדיל התחיל לשתות מהכוס, יצא ידי מצוות הבדלה (שש"כ ס, לט; מח, ו, ועי' לעיל ו, 10).
(1) Havdala et sortie de Shabbat / coutumes relatives à la havdala.
(2) Puisque les Sages ont décrété de dire la havdala sur la coupe de vin, il faut tenir la coupe pendant la havdala. On la dit dans la main droite, qui est la main importante. C'est la règle pour les bénédictions : chaque fois qu'on bénit sur quelque chose, il faut le tenir dans la main droite. Pour cette raison, quand on arrive dans la havdala à la bénédiction sur les épices, il faut que celui qui fait la havdala, prenne les épices dans la main droite. Pendant ce temps, beaucoup ont coutume de poser la coupe sur une assiette et ensuite quand arrive la bénédiction de la havdala, il reprennent la coupe. Il y en a qui rendent les choses belles [mehadrin] en tenant la coupe également pendant les bénédictions sur les épices et sur la bougie et puisque la main droite doit rester libre pour tenir les épices en ensuite pour regarder avec elle la lumière de la bougie, ils tiennent en attendant la coupe dans la main gauche. Et quand ils arrivent à la bénédiction de la havdala, il remettent la coupe dans la main droite.
(3) Certains ont coutume de dire la havdala en étant assis, car, dans cette position assise, tous ceux qui écoutent se déclarent [ipso facto comme étant] avec celui qui fait la havdala et ils sont [alors] rendus quitte de leur obligation par l'action de l'entendre (Shulkhan ârukh oreaḥ ḥayim 296, 6). D'autres ont coutume d'être debout pendant la havdala afin d'honorer le Shabbat à sa sortie (Rema). Et pour qu'il soit clair que tous ont l'intention de se rendre quitte par l'écoute de la havdala, ceux qui écoutent doivent se tenir debout autour de celui qui fait la havdala. Mais a posteriori, celui qui était debout mais éloigné [de ce dernier], s'il avait l'intention d'écouter la havdala, alors lui aussi est rendu quitte de son obligation.
(4) Comme pour toute "coupe de bénédiction", il faut faire attention que la coupe soit propre tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. On embellit la havdala en la faisant sur une belle coupe. Il faut que la coupe contienne une capacité d'un quart de log de vin, ce qui est environ 75 mL (voir ci-dessus 6, 5 ; mais selon le ḥazon ish, c'est 150 mL). Si la coupe de la havdala est plus grande, la mitsva est de la remplir de vin [à hauteur de toute sa capacité], car il est convenable d'honorer la bénédiction par une coupe pleine - bien que pour les autres coupes de bénédiction, comme la coupe du kiddush ou des nisuïn, il est convenable de ne pas vraiment remplir la coupe jusqu'à ras bord afin que du vin ne soit pas renversé. Mais la coupe de la havdala, la plupart ont coutume de la remplir jusqu'à ras bord, afin de renverser un peu de vin, car il y aurait là un signe de bénédiction.
(5) A priori, il est bon que celui qui fait la havdala boive un quart du vin qui est dans la coupe, afin qu'il puisse ensuite dire la dernière bénédiction sur le vin. Cependant pour ce qui concerne la mitsva de havdala, il suffit qu'il boive la quantité d'une "pleine goulée", c'est-à-dire que la quantité qui remplit l'espace de la bouche quand une jour est gonflée (...)
(6) Ceux qui écoutent doivent se taire jusqu'à ce que celui qui fait la havdala termine de boire une "pleine goulée", car puisque la mitsva de la havdala est de la dire sur la coupe, ce n'est qu'après que celui qui fait la havdala a fini de boire une "pleine goulée" que la havdala se termine. A posteriori, si celui qui écoute parle avant que celui qui fait la havdala ait commencé à boire [le vin] de la coupe, il est quitte la mitsva de havdala.
(א) הבדלה ומוצאי שבת / משקה מדינה
(ב) מצווה מן המובחר להבדיל על היין, שהוא המשקה החשוב ביותר, שהוא מזין ומשמח, וכששמחים בו שמחה של מצווה יש בו סגולה שהוא מגלה את הפנימיות הטובה שבישראל. ואמרו חכמים (שבועות יח, ב), שהמבדיל על היין במוצאי שבתות – יזכה להתברך בבנים.
(ג) אך כשאין יין, אפשר להבדיל על 'חמר מדינה' (יין המדינה). היינו על משקה חשוב שרגילים לשתות באותה מדינה כפי שרגילים לשתות יין (שו"ע או"ח רצו, ב). לדוגמא, בהרבה ארצות רגילים לשתות בירה לבנה, ובכל אותם המקומות, כיוון שהבירה חשובה עבורם, אפשר להבדיל עליה, ובמקום לברך 'הגפן' יברכו 'שהכל'.
(ד) מי שיש לו יין אך הוא מעדיף לשתות 'חמר מדינה', יש אומרים שהואיל ויש לו יין אסור לו להבדיל על 'חמר מדינה' (ר"ח, רשב"ם), ויש אומרים שבכל אופן אפשר להבדיל על 'חמר מדינה' (רמב"ם, סמ"ג). למעשה, גם מי שאוהב יותר בירה לבנה, כל זמן שגם היין טעים לו, נכון שיבדיל על יין, ואם ירצה – יוכל להבדיל על 'חמר מדינה'.
(ה) גם וודקה או ערק נחשבים 'חמר מדינה', אלא שמפני חריפותם קשה לשתות מהם כמות של 'מלא לוגמיו' (כ-50-55 מ"ל). ומי שיכול לשתות מהם כ'מלא לוגמיו', יכול להבדיל עליהם.
(ו) נחלקו הפוסקים, האם כדי שמשקה יחשב ל'חמר מדינה' צריך שיהיה בו אלכוהול. לדעת המקילים, כל משקה שאפשר לכבד בו אורחים חשובים, ואנשים נוהגים לעיתים לשבת בחברת ידידים ולשתות ממנו, הרי הוא נחשב משקה חשוב, ואפשר להבדיל עליו. לפיכך, אפשר להבדיל על קפה, תה ובירה שחורה, וכן אפשר להבדיל על מיץ תפוזים או תפוחים טבעי. אבל אין להבדיל על מיץ ממותק ושאר משקאות קלים כמיץ אשכוליות וקוקה-קולה, מפני שאינם משקאות חשובים, אלא משקאות שרגילים לשתות כדי להרוות את הצימאון. ויש מקילים להבדיל גם עליהם, הואיל ואפשר לכבד בהם אורחים חשובים.
(ז) ולדעת המחמירים, רק משקאות משכּרים, שיש בהם אלכוהול, נחשבים 'חמר מדינה', שהם משקאות שאנשים מתכנסים לשתות במסיבת חברים. אבל שאר המשקאות, אינם חשובים כל כך ואין להבדיל עליהם. לפיכך, אפשר להבדיל על בירה לבנה ושאר משקאות אלכוהוליים, אבל על קפה או בירה שחורה או מיץ טבעי אין להבדיל.
(ח) למעשה, יש להחמיר להבדיל על משקאות משכּרים, ורק כשאין אפשרות להשיג משקאות משכּרים, אפשר בדיעבד להבדיל על משקאות חשובים שאינם משכּרים.
(1) Havdala et sortie de Shabbat / Le vin du pays
(2) La meilleure façon de faire la havdala est de la faire sur le vin, car c'est la boisson la plus importante, car il nourrit et réjouit, e quand on se réjouit grâce à lui de la joie de la mitsva, il a la faculté de dévoiler l'intériorité d'Israël qui est bonne. Et les Sages on dit (Shevuôt 18b) que celui qui fait la havdala sur le vin à la sortie de Shabbat méritera d'être béni [en ayant] des enfants.
(3) Mais s'il n'y a pas de vin, on peut faire la havdala sur le "vin du pays". C'est-à-dire sur la boisson considérée comme importante qu'on a l'habitude de boire dans ce pays, de la même façon qu'on l'habitude boire du vin. Par exemple, dans beaucoup de pays, on a l'habitude de boire de la bière blanche. Alors dans tous ces lieux, puisque la bière y est importante, on peut faire la havdala sur celle-ci et au lieu de dire "ha-gafen" on dira la bénédiction "she-ha-kol".
(4) Quant à celui qui a du vin mais préfère boire le "vin du pays", certains disent que puisqu'il a du vin, il lui est interdit de faire la havdala sur le vin du pays. Mais d'autres disent que dans tous les cas, il peut faire la havdala sur le vin du pays. En pratique, celui qui aime plus la bière blanche [que le vin], s'il aime aussi le vin, il est bon qu'il fasse la havdala sur le vin mais s'il veut, il peut la faire sur l'alcool du pays.
(5) La vodka ou l'araq sont considérés comme un "vin du pays". Mais puisqu'ils sont très forts, il est difficile d'en boire une quantité d'une "pleine goulée" (environ 50-55 mL). Qui peut en boire une "pleine goulée" peut faire la havdala sur eux.
(6) Les décideurs sont divisés quant à savoir si pour qu'une boisson soit considérée comme "un vin du pays" il doit contenir de l'alcool. Selon les plus coulants [meqilim], toute boisson avec laquelle on honore des invités importants et que les gens ont coutume de boire régulièrement, installés en la compagnie de leurs amis, cette boisson est considérée comme une boisson importante et on peut faire la havdala avec elle. C'est pourquoi, on peut faire la havdala sur le café, le thé, la bière maltée. Et on peut aussi faire la havdala sur un jus d'orange ou de pomme fraîchement pressé [tivî]. Mais on ne peut pas faire la havdala sur une boisson sucrée1 et des autres boissons non alcoolisées comme le jus de pamplemousse ou le Coca-Cola, car ce ne sont pas des boissons importantes mais des boissons qu'on a l'habitude de boire pour étancher la soif. Il y en a qui sont coulants et [acceptent] de faire la havdala sur [ces boissons là] aussi, car on les servirait à des invités importants.
1 : je comprends : par exemple, un jus d'orange aromatisé artificiellement, ou un sirop de grenadine dilué à l'eau, ou quelque chose comme une boisson lyophilisée.
(7) Selon l'avis de ceux qui sont sévères, seules les boissons alcoolisées sont considérées comme "vin du pays", car ce sont celles que les gens qui se rassemblent pour une fête entre amis boivent. Mais les autres boissons, ce ne sont si importantes et on ne peut pas faire la havdala avec. C'est pourquoi, on peut faire la havdala avec la bière blanche et les autres boissons alcoolisées mais sur le café, la bière maltée ou le jus de fruit fraîchement pressé, non.
(8) En pratique, il faut être sévère et faire la havdala sur les boissons alcoolisées, et ce n'est que quand il n'y a pas la possibilité d'avoir une boisson alcoolisée qu'on peut a posteriori faire la havdala sur les boissons importantes qui ne sont pas alcoolisées.
(א) הבדלה ומוצאי שבת / בשמים
(ב) תקנו חכמים לברך על בשמים ולהריחם במוצאי שבת, מפני שאחר שהשבת יוצאת – הנשמה היתירה מסתלקת, והנפש דואבת, וכדי להשיב את רוחה, מריחים בשמים, שאמרו חכמים שהנשמה נהנית מהם. ואף אדם שאינו חש כאב בנפשו על צאת השבת, על ידי תקנה זו ייתן אל ליבו את מעלת השבת, שהיה ראוי לו להיות מיצר על צאתה ולהשיב את רוחו בריח טוב.
(ג) מברכים על הבשמים במוצאי שבת, אבל במוצאי יום טוב אין מברכים עליהם, מפני שאין ביום טוב תוספת נשמה יתירה. וכן כאשר במוצאי שבת מתחיל יום טוב, אין מברכים בהבדלה של מוצאי שבת על בשמים, מפני ששמחת היום טוב ומאכליו מיישבים את הנפש (שו"ע או"ח תצא, א, ומשנה ברורה).
(ד) וכן במוצאי יום הכיפורים אין מברכים על הבשמים, שהואיל וביום הכיפורים צריכים להתענות, אין ביום הכיפורים נשמה יתירה, ואין צער כל כך בסיום יום הכיפורים (שו"ע או"ח תרכד, ג).
(ה) כל שומעי ההבדלה צריכים להריח מהבשמים, לפיכך ימתין המבדיל עד שכל שומעיו יריחו מהבשמים, ורק אח"כ ימשיך לברך על הנר. ואם לא הספיקו להריח עד שהמבדיל המשיך לברכת הנר, יקשיבו לברכת הנר וברכת ההבדלה, ורק לאחר מכן יריחו מהבשמים. מי שאינו מסוגל להריח – לא יברך את ברכת הבשמים (שו"ע או"ח רצז, ה; משנה ברורה רצז, יג; שש"כ סא, ח).
(ו) כידוע, תקנו חכמים לברך על כל סוג של בשמים ברכה מיוחדת. אם מקור הריח מעץ, מברכים: "בורא עצי בשמים". אם המקור מעשבים: "בורא עשבי בשמים". אם הוא מפרי: "הנותן ריח טוב בפירות". אם הוא ממין דומם או חי: "בורא מיני בשמים". אולם לגבי הבדלה נהגו אשכנזים לברך על כל סוגי הבשמים: "בורא מיני בשמים", וזאת מפני שיש אנשים שאינם בקיאים בסוגי הבשמים וברכותיהם, ואם יטעו ויברכו על מין עץ "בורא עשבי בשמים", או על מין עשב "בורא עצי בשמים" – לא יצאו. לפיכך, נהגו לברך בכל הבדלה "בורא מיני בשמים", שברכה זו מועילה בדיעבד לכל סוגי הבשמים. ומנהג ספרדים, לברך בהבדלה את הברכה המיוחדת לסוג הבשמים שמברכים עליו. למשל, על הדס ורוזמרין מברכים: "עצי בשמים" (משנה ברורה רטז, לט; רצז, א; כה"ח רצז, לא; פניני הלכה ברכות יד, א; ה).
(ז) על בשמים שנועדו לריח טוב מברכים, אבל אין מברכים על בשמים שנועדו להפגת ריח רע, כגון בשמים שמניחים בשירותים או בשמים שנועדו להפגת ריח הזיעה (פניני הלכה ברכות יד, ג).
(ח) על בושם העשוי ממינים סינטטיים, יש אומרים שלא לברך, מפני שמצד טבעו אין בו ריח טוב, ורק על ידי פעולה מלאכותית נוצר בו ריח טוב. ונראה למעשה, שהרוצים לברך עליו "בורא מיני בשמים" רשאים, שסוף כל סוף, התכונות הכימיות שאִפשרו ליצור את הריח הטוב הזה נבראו על ידי ה', ויש לברך על כך (פניני הלכה ברכות יד, ב-ג, 3).
(ט) יש מהדרים לברך על אתרוג שנטלו בסוכות, שכיוון שנעשתה בו מצווה, ראוי לברך עליו בהבדלה. ותוקעים בו מחטי ציפורן, שעל ידי כך ריחו חזק ונשמר (עפ"י רמ"א, או"ח רצז, ד). וכיוון שריחו בא משני סוגי בשמים (פרי ועץ), לכל המנהגים מברכים עליו "בורא מיני בשמים" (משנה ברורה רטז, לט).
(1) Havdala et sortie de Shabbat / Les épices (parfums)
(2) Les Sages ont décrété de bénir sur les épices et de les humer à la sortie de Shabbat, car le Shabbat sort et la neshama yetera part, la nefesh est affectée et pour la rétablir [lehashiv et ruḥa] on lui fait sentir [meriḥim] des épices, car les Sages ont dit que la neshama y prend plaisir. Même une personne qui n'est pas affectée en sa nefesh de la sortie du Shabbat, penche en son coeur à l'élévation du Shabbat grâce à ce décret - car il serait convenable qu'il soit attristé de la sortie de celui-ci et qu'il se rétablisse son ruaḥ par une bonne odeur [reaḥ].
(3) On bénit sur les épices à la sortie de Shabbat mais à la sortie d'un yom tov, on ne bénit pas dessus, car durant un yom tov, il n'y a pas d'ajout de neshama yetera. De même, quand à la sortie de Shabbat, un yom tov commence, on ne bénit pas pour la havdala de la sortie de Shabbat sur les épices, car la joie du yom tov et ses mets rassérènent la nefesh (Shulḥan ârukh, o. ḥ., 491, 1 et Mishna Berura).
(4) A la sortie de Yom Ha-Kippurim, on ne bénit pas non plus sur les épices, car à Yom Kippour on doit se mortifier et, donc, il n'y a pas de neshama yetera. De plus, il n'y a pas tant de peine que ça à la fin de Yom Kippour (Shulḥan ârukh, o. ḥ., 624, 3).
(5) Celui qui entend la havdala doit sentir les épices. C'est pourquoi, celui qui fait la havdala attend jusqu'à ce que tous les auditeurs aient senti les épices et seulement ensuite il continuera à bénir sur la bougie. Si on n'a pas pu sentir avant que celui qui fait la havdala ait continué avec la bénédiction de la bougie, on écoute cette dernière et la bénédiction de la havdala et seulement ensuite on sent les épices. Celui qui ne peut pas sentir, ne bénit pas la bénédiction sur les épices.
(6) Il est connu que les Sages ont décrété de bénir sur toute sorte d'épices avec une bénédiction particulière : si l'odeur vient d'un arbre, on bénit borey âtsei besamim ; si c'est des herbes, borey âsavey besamim ; si c'est d'un fruit, ha-noten reaḥ tov be-ferot ; si c'est d'une chose inanimée ou vivante, borey miney besamim. Pourtant, pour la havdala, les Ashkénazes ont pour coutume de bénit sur toutes les sortes d'épices borey miney besamim, parce qu'il y avait des gens qui n'étaient pas spécialistes en types d'épices et leurs bénédictions et s'ils se trompaient et bénissaient sur quelque chose de l'arbre, borey âsavey besamim, ou sur quelque chose de l'herbe, borey âtsey besamim, ils n'étaient pas quittes ! C'est pourquoi, on avait coutume de bénir borey miney besamim à chaque havdala, car cette bénédiction est efficace a posteriori pour toutes les sortes d'épices. La coutume séfarade est de bénir avec la bénédiction particulière à la sorte d'épices sur laquelle on bénit, pour la havdala. Par exemple, pour la myrrhe et le romarin, on bénit âtsey besamim.
(7) On bénit sur des épices dont l'utilisation a pour but de créer une bonne odeur mais pas sur celle qui servent à masquer une mauvaise odeur, comme les parfums qu'on place dans les toilettes ou ceux qui servent à masquer l'odeur de la sueur.
(8) Certains disent qu'on ne bénit pas sur un parfum fait d'espèces synthétiques, car de part sa nature il n'a pas une bonne odeur mais ce n'est qu'après une opération qu'on crée artificiellement en lui une bonne odeur. Mais pour celui qui veut bénir dessus bore miney besamim, il semble qu'en pratique, tout bien considéré, les caractéristiques chimiques qui permettent de fabriquer cette bonne odeur ont été créées par l'Eternel et on doit bénir dessus.
(9) Ceux qui font excellement les choses, bénissent sur l'etrog qu'ils ont pris pour Soukkot, car comme la mitsva a été faite grâce à lui, il est convenable de bénir sur lui la havdala. Et on y plante des clous de girofles, ce qui renforce son odeur et la conserve. Et puisque son odeur est de deux types d'épices (fruit et arbre), dans toutes les coutumes on bénit dessus bore miney besamim.
