Pessah 2.0
(ט) וַיְדַבֵּ֥ר יי אֶל־מֹשֶׁ֥ה לֵּאמֹֽר׃ (י) דַּבֵּ֛ר אֶל־בְּנֵ֥י יִשְׂרָאֵ֖ל לֵאמֹ֑ר אִ֣ישׁ אִ֣ישׁ כִּי־יִהְיֶֽה־טָמֵ֣א ׀ לָנֶ֡פֶשׁ אוֹ֩ בְדֶ֨רֶךְ רְחֹקָ֜הׄ לָכֶ֗ם א֚וֹ לְדֹרֹ֣תֵיכֶ֔ם וְעָ֥שָׂה פֶ֖סַח לַיי׃ (יא) בַּחֹ֨דֶשׁ הַשֵּׁנִ֜י בְּאַרְבָּעָ֨ה עָשָׂ֥ר י֛וֹם בֵּ֥ין הָעַרְבַּ֖יִם יַעֲשׂ֣וּ אֹת֑וֹ עַל־מַצּ֥וֹת וּמְרֹרִ֖ים יֹאכְלֻֽהוּ׃ (יב) לֹֽא־יַשְׁאִ֤ירוּ מִמֶּ֙נּוּ֙ עַד־בֹּ֔קֶר וְעֶ֖צֶם לֹ֣א יִשְׁבְּרוּ־ב֑וֹ כְּכׇל־חֻקַּ֥ת הַפֶּ֖סַח יַעֲשׂ֥וּ אֹתֽוֹ׃ (יג) וְהָאִישׁ֩ אֲשֶׁר־ה֨וּא טָה֜וֹר וּבְדֶ֣רֶךְ לֹא־הָיָ֗ה וְחָדַל֙ לַעֲשׂ֣וֹת הַפֶּ֔סַח וְנִכְרְתָ֛ה הַנֶּ֥פֶשׁ הַהִ֖וא מֵֽעַמֶּ֑יהָ כִּ֣י ׀ קׇרְבַּ֣ן יי לֹ֤א הִקְרִיב֙ בְּמֹ֣עֲד֔וֹ חֶטְא֥וֹ יִשָּׂ֖א הָאִ֥ישׁ הַהֽוּא׃ (יד) וְכִֽי־יָג֨וּר אִתְּכֶ֜ם גֵּ֗ר וְעָ֤שָֽׂה פֶ֙סַח֙ לַֽיי כְּחֻקַּ֥ת הַפֶּ֛סַח וּכְמִשְׁפָּט֖וֹ כֵּ֣ן יַעֲשֶׂ֑ה חֻקָּ֤ה אַחַת֙ יִהְיֶ֣ה לָכֶ֔ם וְלַגֵּ֖ר וּלְאֶזְרַ֥ח הָאָֽרֶץ׃ {ס}

Et l’Éternel parla à Moïse en ces termes: "Parle ainsi aux enfants d’Israël: Si quelqu’un se trouve souillé par un cadavre, ou sur une route éloignée, parmi vous ou vos descendants, et qu’il veuille faire la Pâque en l’honneur de l’Éternel, c’est au deuxième mois, le quatorzième jour, vers le soir, qu’ils la feront; ils la mangeront avec des azymes et des herbes amères, n’en laisseront rien pour le lendemain, et n’en briseront pas un seul os: ils suivront, à son égard, tout le rite de la Pâque. Pour l’homme qui, étant pur et n’ayant pas été en voyage, se serait néanmoins abstenu de faire la Pâque, cette personne sera retranchée de son peuple: puisqu’il n’a pas offert en son temps le sacrifice du Seigneur, cet homme portera sa faute. Et si un étranger habite avec vous et veut faire la Pâque en l’honneur de l’Éternel, il devra se conformer au rite de la Pâque et à son institution: même loi vous régira, tant l’étranger que l’indigène.

מִי שֶׁהָיָה טָמֵא אוֹ בְדֶרֶךְ רְחוֹקָה וְלֹא עָשָׂה אֶת הָרִאשׁוֹן, יַעֲשֶׂה אֶת הַשֵּׁנִי. שָׁגַג אוֹ נֶאֱנַס וְלֹא עָשָׂה אֶת הָרִאשׁוֹן, יַעֲשֶׂה אֶת הַשֵּׁנִי. אִם כֵּן, לָמָּה נֶאֱמַר טָמֵא אוֹ שֶׁהָיָה בְדֶרֶךְ רְחוֹקָה, שֶׁאֵלּוּ פְּטוּרִין מֵהִכָּרֵת, וְאֵלּוּ חַיָּבִין בְּהִכָּרֵת:

Si quelqu’un étant impur, ou à une grande distance de Jérusalem, n’a pas pu offrir le premier sacrifice pascal (au 14 Nissan), il offrira le second (au 14 Iyar). S’il a oublié le premier, ou s’il en a été empêché par violence, il devra aussi offrir la seconde. -S’il en est ainsi (que des cas de force majeure sont une cause d’ajournement), pourquoi le texte biblique parle-t-il seulement de “l’homme impur, ou se trouvant à une grande distance” (Nb 9, 10)? -C’est pour dire qu’à l’égard de ces deux derniers cas, s’il y a omission nouvelle, la pénalité du retranchement ne leur sera pas appliquée; tandis qu’elle le sera à ceux qui, de plein gré, l’auraient omis à la seconde Pâques, après en avoir détournés forcément à la première.

תָּנוּ רַבָּנַן: חַיָּיב כָּרֵת עַל הָרִאשׁוֹן, וְחַיָּיב כָּרֵת עַל הַשֵּׁנִי, דִּבְרֵי רַבִּי. רַבִּי נָתָן אוֹמֵר: חַיָּיב כָּרֵת עַל הָרִאשׁוֹן, וּפָטוּר עַל הַשֵּׁנִי. רַבִּי חֲנַנְיָא בֶּן עֲקַבְיָא אוֹמֵר: אַף [עַל] הָרִאשׁוֹן אֵינוֹ חַיָּיב כָּרֵת אֶלָּא אִם כֵּן לֹא עָשָׂה אֶת הַשֵּׁנִי. וְאָזְדוּ לְטַעְמַיְיהוּ. דְּתַנְיָא: גֵּר שֶׁנִּתְגַּיֵּיר בֵּין שְׁנֵי פְסָחִים, וְכֵן קָטָן שֶׁהִגְדִּיל בֵּין שְׁנֵי פְסָחִים — חַיָּיב לַעֲשׂוֹת פֶּסַח שֵׁנִי, דִּבְרֵי רַבִּי. רַבִּי נָתָן אוֹמֵר: כֹּל שֶׁזָּקוּק לָרִאשׁוֹן — זָקוּק לַשֵּׁנִי, כֹּל שֶׁאֵין זָקוּק לָרִאשׁוֹן — אֵין זָקוּק לַשֵּׁנִי.

Les Sages ont enseigné : On est passible du karet pour le premier Pesaḥ ; et on est passible du karet pour le second Pesaḥ. Telle est la déclaration de Rabbi. Rabbi Natan dit : On est passible du karet pour le premier Pesaḥ ; et on est exempté du karet pour le second Pesaḥ. Rabbi Ḥananya ben Akavya dit : Même pour avoir intentionnellement omis d'observer le premier Pesaḥ, on n'est passible du karet que si l'on omet intentionnellement d'observer le second Pesaḥ.
Rabbi et Rabbi Natan sont cohérents dans leur raisonnement. Car il a été enseigné : Un converti qui s'est converti au cours du mois entre l'offrande des deux agneaux pascals le premier et le deuxième Pesaḥ, ou un mineur qui est devenu adulte entre l'offrande des deux agneaux pascals, est obligé d'observer le deuxième Pesaḥ ; telle est la position de Rabbi. Rabbi Natan dit : Celui qui doit observer le premier Pesaḥ doit observer le second ; celui qui ne doit pas observer le premier Pesaḥ ne doit pas non plus observer le second Pesaḥ.

בְּמַאי קָמִיפַּלְגִי? רַבִּי סָבַר: שֵׁנִי רֶגֶל בִּפְנֵי עַצְמוֹ הוּא. רַבִּי נָתָן סָבַר: שֵׁנִי תַּשְׁלוּמִין דְּרִאשׁוֹן הוּא. תַּקּוֹנֵי לָרִאשׁוֹן, לָא מְתַקֵּין לֵיהּ. וְרַבִּי חֲנַנְיָא בֶּן עֲקַבְיָא סָבַר: שֵׁנִי תַּקַּנְתָּא דְרִאשׁוֹן הוּא.

Sur quoi sont-ils en désaccord ? Rabbi soutient que le deuxième Pesaḥ est sa propre fête. Par contre, Rabbi Natan estime que le second Pesaḥ est simplement une réparation pour le premier Pesaḥ, mais qu'il ne répare pas le fait que l'agneau pascal n'a pas été apporté le premier Pesaḥ. Et Rabbi Ḥananya ben Akavya a soutenu : Le second Pesaḥ répare le manquement à l'obligation d'offrir l'agneau pascal le premier Pesaḥ.

אֵיזוֹ הִיא דֶרֶךְ רְחוֹקָה, מִן הַמּוֹדִיעִים וְלַחוּץ, וּכְמִדָּתָהּ לְכָל רוּחַ, דִּבְרֵי רַבִּי עֲקִיבָא. רַבִּי אֱלִיעֶזֶר אוֹמֵר, מֵאַסְקֻפַּת הָעֲזָרָה וְלַחוּץ. אָמַר רַבִּי יוֹסֵי, לְפִיכָךְ נָקוּד עַל יי, לוֹמַר, לֹא מִפְּנֵי שֶׁרְחוֹקָה וַדַּאי, אֶלָּא מֵאִסְקֻפַּת הָעֲזָרָה וְלַחוּץ:

On appelle distance lointaine ce qui est au-delà de Modéin, et à un égal rayon à partir de Jérusalem en tous sens. Tel est l’avis de R. aqiba. Selon R. Eliézer, on comptera depuis cette localité jusqu’au seuil du parvis sacré (non jusqu’à l’enceinte seulement). R. Yossé dit: il y a un point supérieur placé sur le terme biblique “lointain”, afin d’indiquer qu’il ne s’agit pas en réalité d’une grande distance très éloignée, mais même au-delà du parvis du Temple (si l’on ne peut pas en approcher), c’est considéré comme lointain.

גְּמָ׳ אָמַר עוּלָּא: מִן הַמּוֹדִיעִים לִירוּשָׁלַיִם חֲמִשָּׁה עָשָׂר מִילִין הָוְיָא. סָבַר לַהּ כִּי הָא דְּאָמַר רַבָּה בַּר בַּר חָנָה אָמַר רַבִּי יוֹחָנָן: כַּמָּה מַהֲלַךְ אָדָם בַּיּוֹם — עֲשָׂרָה פַּרְסָאוֹת: מֵעֲלוֹת הַשַּׁחַר וְעַד הָנֵץ הַחַמָּה חֲמֵשֶׁת מִילִין, מִשְּׁקִיעַת הַחַמָּה וְעַד צֵאת הַכּוֹכָבִים חֲמֵשֶׁת מִילִין. פָּשׁוּ לֵהּ תְּלָתִין: חֲמֵיסַר מִצַּפְרָא לְפַלְגָא דְיוֹמָא, וַחֲמֵיסַר מִפַּלְגָא דְיוֹמָא לְאוּרְתָּא. עוּלָּא לְטַעְמֵיהּ, דְּאָמַר עוּלָּא: אֵי זֶה הוּא דֶּרֶךְ רְחוֹקָה? כֹּל שֶׁאֵין יָכוֹל לִיכָּנֵס בִּשְׁעַת שְׁחִיטָה.

Ulla a dit : La distance entre la ville de Modi'im et Jérusalem est de quinze milles. Il est d'accord avec ce que Rabba bar bar Ḥana a dit que Rabbi Yoḥanan a dit : Quelle distance une personne moyenne peut-elle parcourir en un jour moyen ? Dix parasangs (soit quarante milles). De l'aube au lever du soleil, on peut parcourir une distance de cinq milles, et du coucher du soleil à l'apparition des étoiles, on peut parcourir encore cinq milles. Il reste donc trente milles que l'on peut parcourir en une journée : Quinze du matin jusqu'à midi, et quinze de midi jusqu'au soir. Ulla est cohérent avec une déclaration précédente, dans laquelle il disait : Quelle est la définition d'un voyage lointain ? Toute distance à partir de laquelle on ne peut pas atteindre le Temple au plus tôt au moment de l'abattage de l'agneau pascal.

מַה בֵּין פֶּסַח רִאשׁוֹן לַשֵּׁנִי, הָרִאשׁוֹן אָסוּר בְּבַל יֵרָאֶה וּבַל יִמָּצֵא, וְהַשֵּׁנִי, מַצָּה וְחָמֵץ עִמּוֹ בַּבָּיִת. הָרִאשׁוֹן טָעוּן הַלֵּל בַּאֲכִילָתוֹ, וְהַשֵּׁנִי אֵינוֹ טָעוּן הַלֵּל בַּאֲכִילָתוֹ. זֶה וָזֶה טָעוּן הַלֵּל בַּעֲשִׂיָּתָן, וְנֶאֶכָלִין צָלִי עַל מַצּוֹת וּמְרוֹרִים, וְדוֹחִין אֶת הַשַּׁבָּת:

Quelle différence y a-t-il entre la première Pâques et la seconde? A la première, la présence du levain est interdite par les défenses de “ne pas le laisser voir”, “ni apparaître”, tandis qu’à la seconde on pourra avoir simultanément chez soi du pain et de l’azyme. A la première, il faut réciter le Hallel en mangeant le pain "ne pas le laisser voir”. Toutefois, pour l’une et l’autre, il faut réciter le Hallel en sacrifiant l’agneau pascal, de même qu’aux deux cas, le rôti sera accompagné d’azyme et d’herbes amères;et, pour chacune, la solennité shabatique cède devant le devoir d’accomplir ce sacrifice.

הָרִאשׁוֹן טָעוּן הַלֵּל בַּאֲכִילָתוֹ וְכוּ׳. מְנָא הָנֵי מִילֵּי? אָמַר רַבִּי יוֹחָנָן מִשּׁוּם רַבִּי שִׁמְעוֹן בֶּן יְהוֹצָדָק: אָמַר קְרָא ״הַשִּׁיר יִהְיֶה לָכֶם כְּלֵיל הִתְקַדֶּשׁ חָג״. לַיְלָה הַמְקוּדָּשׁ לֶחָג — טָעוּן הַלֵּל, לַיְלָה שֶׁאֵין מְקוּדָּשׁ לֶחָג — אֵין טָעוּן הַלֵּל. זֶה וָזֶה טְעוּנִין הַלֵּל בַּעֲשִׂיָּיתָן כּוּ׳. מַאי טַעְמָא? אִיבָּעֵית אֵימָא: לַיְלָה קָא מְמַעֵט, יוֹם לָא קָא מְמַעֵט. וְאִיבָּעֵית אֵימָא: אֶפְשָׁר יִשְׂרָאֵל שׁוֹחֲטִין אֶת פִּסְחֵיהֶן וְנוֹטְלִין אֶת לוּלְבֵיהֶן, וְאֵין אוֹמְרִים הַלֵּל?!

Ulla a dit : La distance entre la ville de Modi'im et Jérusalem est de quinze milles. Il est d'accord avec ce que Rabba bar bar Ḥana a dit que Rabbi Yoḥanan a dit : Quelle distance une personne moyenne peut-elle parcourir en un jour moyen ? Dix parasangs (soit quarante milles). De l'aube au lever du soleil, on peut parcourir une distance de cinq milles, et du coucher du soleil à l'apparition des étoiles, on peut parcourir encore cinq milles. Il reste donc trente milles que l'on peut parcourir en une journée : Quinze du matin jusqu'à midi, et quinze de midi jusqu'au soir. Ulla est cohérent avec une déclaration précédente, dans laquelle il disait : Quelle est la définition d'un voyage lointain ? Toute distance à partir de laquelle on ne peut pas atteindre le Temple au plus tôt au moment de l'abattage de l'agneau pascal.