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La loi du talion. Oeil pour Oeil, mon oeil.
Pourquoi les sages (h'azal) sont-ils si opposés à la promulgation de la peine de mort alors que la Torah semble y être fortement favorable ?
Dans sa forme classique, le débat judéo-chrétien était centré sur la Bible hébraïque. À partir du XIIe siècle, cependant, et surtout au XIIIe, les chrétiens ont été intrigués par la possibilité d'utiliser le Talmud à des fins polémiques, et les Juifs se sont retrouvés confrontés à deux défis distincts de la part des chrétiens citant le Talmud. Nicholas Donin, juif converti au christianisme, a commencé une campagne dans les années 1230 qui a conduit à un procès dans lequel Yeḥiʾel ben Yosef de Paris a dû défendre le Talmud contre des accusations de blasphème. (...) Potentiellement encore plus grave était l'affirmation de Donin selon laquelle le Talmud constituait « une autre loi » entièrement différente de celle de la Bible hébraïque. Puisque les Juifs étaient tolérés en partie parce qu'ils observaient et authentifiaient « l'Ancien Testament », l'existence même des Juifs dans le monde chrétien aurait pu être compromise par l'acceptation chrétienne d'une telle affirmation. Yehiʾel a soutenu que le Talmud était plutôt une interprétation indispensable de la Bible. En fin de compte, bien que divers dominicains et franciscains aient joué avec la délégitimation des juifs pour des motifs liés à l'argument de "l'autre loi", c'est l'accusation de blasphème qui a prédominé, et cela pourrait être satisfait par la censure d'une poignée de passages talmudiques.
Code d'Hammourabi :
(environ 1754 av. J.-C.)
Si un seigneur a détruit l'œil d'un membre de l'aristocratie, ils doivent détruire son œil.
S'il a brisé l'os d'un autre seigneur, on lui brisera l'os.
Si un seigneur a cassé une dent à un seigneur de son rang, on lui cassera une dent...
S'il crève l'œil d'un roturier ou brise l'os d'un roturier, il paiera une minna d'or. S'il crève l'œil d'un esclave ou brise l'os d'un esclave, il paiera la moitié de sa valeur.
(כז) וַיִּבְרָ֨א אֱלֹהִ֤ים׀ אֶת־הָֽאָדָם֙ בְּצַלְמ֔וֹ בְּצֶ֥לֶם אֱלֹהִ֖ים בָּרָ֣א אֹת֑וֹ זָכָ֥ר וּנְקֵבָ֖ה בָּרָ֥א אֹתָֽם׃
Dieu créa l’homme à son image; c’est à l’image de Dieu qu’il le créa. Mâle et femelle furent créés à la fois.
(כג) וְאִם־אָס֖וֹן יִהְיֶ֑ה וְנָתַתָּ֥ה נֶ֖פֶשׁ תַּ֥חַת נָֽפֶשׁ׃ (כד) עַ֚יִן תַּ֣חַת עַ֔יִן שֵׁ֖ן תַּ֣חַת שֵׁ֑ן יָ֚ד תַּ֣חַת יָ֔ד רֶ֖גֶל תַּ֥חַת רָֽגֶל׃ (כה) כְּוִיָּה֙ תַּ֣חַת כְּוִיָּ֔ה פֶּ֖צַע תַּ֣חַת פָּ֑צַע חַבּוּרָ֕ה תַּ֖חַת חַבּוּרָֽה׃ {ס}
Mais si un malheur s’ensuit, tu feras payer ame pour ame;
œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied;
brûlure pour brûlure, plaie pour plaie, contusion pour contusion.
Un violon sur le toit
Villageois : Oeil pour oeil et dent pour dent.
Tevye : Très bien, le monde entier sera aveugle et édenté!
Saadia Gaon (Babylonie Xe siècle)
"Œil pour œil" - nous ne pouvons pas expliquer ce verset littéralement, car si un homme frappe l'œil de son prochain et cause une perte de vision égale à 1/3, comment sera-t-il possible d'infliger exactement la même blessure à l'auteur, sans excès ni carence ? La blessure et l'ecchymose présentent une situation encore plus difficile, car si la blessure initiale a été subie à proximité d'un organe vital, peut-être que le coup de représailles entraînera la mort de l'auteur. La raison ne tolère pas une interprétation littérale de ce verset !
(יז) וְאִ֕ישׁ כִּ֥י יַכֶּ֖ה כָּל־נֶ֣פֶשׁ אָדָ֑ם מ֖וֹת יוּמָֽת׃ (יח) וּמַכֵּ֥ה נֶֽפֶשׁ־בְּהֵמָ֖ה יְשַׁלְּמֶ֑נָּה נֶ֖פֶשׁ תַּ֥חַת נָֽפֶשׁ׃ (יט) וְאִ֕ישׁ כִּֽי־יִתֵּ֥ן מ֖וּם בַּעֲמִית֑וֹ כַּאֲשֶׁ֣ר עָשָׂ֔ה כֵּ֖ן יֵעָ֥שֶׂה לּֽוֹ׃ (כ) שֶׁ֚בֶר תַּ֣חַת שֶׁ֔בֶר עַ֚יִן תַּ֣חַת עַ֔יִן שֵׁ֖ן תַּ֣חַת שֵׁ֑ן כַּאֲשֶׁ֨ר יִתֵּ֥ן מוּם֙ בָּֽאָדָ֔ם כֵּ֖ן יִנָּ֥תֶן בּֽוֹ׃ (כא) וּמַכֵּ֥ה בְהֵמָ֖ה יְשַׁלְּמֶ֑נָּה וּמַכֵּ֥ה אָדָ֖ם יוּמָֽת׃ (כב) מִשְׁפַּ֤ט אֶחָד֙ יִהְיֶ֣ה לָכֶ֔ם כַּגֵּ֥ר כָּאֶזְרָ֖ח יִהְיֶ֑ה כִּ֛י אֲנִ֥י יקוק אֱלֹקֵיכֶֽם׃
Si quelqu’un fait périr une créature humaine, il sera mis à mort.
S’il fait périr un animal, il le paiera, corps pour corps.
Et si quelqu’un fait une blessure à son prochain, comme il a agi lui-même on agira à son égard:
fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent; selon la lésion qu’il aura faite à autrui, ainsi lui sera-t-il fait.
Qui tue un animal doit le payer, et qui tue un homme doit mourir.
Même législation vous régira, étrangers comme nationaux; car je suis l’Éternel, votre Dieu à tous.
Question:
Comment peut on evaluer financierement le dommage d'une blessure?
ונתתה נפש תחת נפש. רַבּוֹתֵינוּ חוֹלְקִים בַּדָּבָר, יֵשׁ אוֹמְרִים נֶפֶשׁ מַמָּשׁ, וְיֵשׁ אוֹמְרִים מָמוֹן אֲבָל לֹא נֶפֶשׁ מַמָּשׁ, שֶׁהַמִּתְכַּוֵּן לַהֲרוֹג אֶת זֶה וְהָרַג אֶת זֶה פָּטוּר מִמִּיתָה, וּמְשַׁלֵּם לְיוֹרְשָׁיו דָּמָיו כְּמוֹ שֶׁהָיָה נִמְכָּר בַּשּׁוּק (שם):
עין תחת עין. סִמָּא עֵין חֲבֵרוֹ נוֹתֵן לוֹ דְּמֵי עֵינוֹ כַּמָּה שֶׁפָּחֲתוּ דָּמָיו לִמְכּוֹר בַּשּׁוּק, וְכֵן כֻּלָּם; וְלֹא נְטִילַת אֵבֶר מַמָּשׁ, כְּמוֹ שֶׁדָּרְשׁוּ רַבּוֹתֵינוּ בְּפֶרֶק הַחוֹבֵל (דף פ"ג):
ונתת נפש תחת נפש ALORS TU DONNERAS ÂME POUR ÂME. Nos rabbins diffèrent quant à l'explication du mot נפש la première fois qu'il apparaît ici. Il y en a qui disent que cela signifie en fait "la vie" (c'est-à-dire la vie contre la vie), d'autres disent que cela signifie une compensation monétaire mais pas littéralement la vie, et ils disent qu'il doit en être ainsi parce que celui qui a l'intention de tuer une certaine personne et par inadvertance en tue un autre à la place (comme c'est le cas ici), est exempté de la peine de mort, et n'a qu'à payer à ses héritiers sa valeur estimant celle-ci comme s'il avait été vendu comme esclave sur le marché (Sanhédrin 79a).
עין תחת עין ŒIL POUR ŒIL — Si quelqu'un a aveuglé l'œil de son prochain, il doit lui payer la valeur de son œil, i. e. il lui paie combien sa valeur serait diminuée s'il était vendu comme esclave sur le marché. De la même manière, tous les autres cas doivent être traités, mais cela ne signifie pas la coupure effective du membre du délinquant
(א) הַחוֹבֵל בַּחֲבֵרוֹ חַיָּב לְשַׁלֵּם לוֹ חֲמִשָּׁה דְּבָרִים וְאֵלּוּ הֵם. נֵזֶק וְצַעַר וְרִפּוּי וְשֶׁבֶת וּבשֶׁת. וַחֲמִשָּׁה דְּבָרִים אֵלּוּ כֻּלָּן מִשְׁתַּלְּמִים מִן הַיָּפֶה שֶׁבִּנְכָסָיו כְּדִין כָּל הַמַּזִּיקִין:
(ג) זֶה שֶׁנֶּאֱמַר בַּתּוֹרָה (ויקרא כד כ) "כַּאֲשֶׁר יִתֵּן מוּם בָּאָדָם כֵּן יִנָּתֶן בּוֹ" אֵינוֹ לַחֲבל בָּזֶה כְּמוֹ שֶׁחָבַל בַּחֲבֵרוֹ אֶלָּא שֶׁהוּא רָאוּי לְחַסְּרוֹ אֵיבָר אוֹ לַחֲבל בּוֹ כַּאֲשֶׁר עָשָׂה וּלְפִיכָךְ מְשַׁלֵּם נִזְקוֹ. וַהֲרֵי הוּא אוֹמֵר (במדבר לה לא) "וְלֹא תִקְחוּ כֹפֶר לְנֶפֶשׁ רֹצֵחַ" לְרוֹצֵחַ בִּלְבַד הוּא שֶׁאֵין בּוֹ כֹּפֶר אֲבָל לְחֶסְרוֹן אֵיבָרִים אוֹ לְחַבָּלוֹת יֵשׁ בּוֹ כֹּפֶר:
(ד) וְכֵן זֶה שֶׁנֶּאֱמַר בְּחוֹבֵל בַּחֲבֵרוֹ וּמַזִּיקוֹ (דברים כה יב) "לֹא תָחוֹס עֵינֶךָ" שֶׁלֹּא תָּחוּס בְּתַשְׁלוּמִין שֶׁמָּא תֹּאמַר עָנִי הוּא זֶה וְשֶׁלֹּא בְּכַוָּנָה חָבַל בּוֹ אֲרַחֲמֶנּוּ לְכָךְ נֶאֱמַר לֹא תָחוֹס עֵינֶךָ:
(ו) וְאַף עַל פִּי שֶׁדְּבָרִים אֵלּוּ נִרְאִים מֵעִנְיַן תּוֹרָה שֶׁבִּכְתָב וְכֻלָּן מְפֹרָשִׁין הֵן מִפִּי משֶׁה רַבֵּנוּ מַהֵר סִינַי. כֻּלָּן הֲלָכָה לְמשֶׁה הֵן בְּיָדֵינוּ וְכָזֶה רָאוּ אֲבוֹתֵינוּ דָּנִין בְּבֵית דִּינוֹ שֶׁל יְהוֹשֻׁעַ וּבְבֵית דִּינוֹ שֶׁל שְׁמוּאֵל הָרָמָתִי וּבְכָל בֵּית דִּין וּבֵית דִּין שֶׁעָמְדוּ מִימוֹת משֶׁה רַבֵּנוּ וְעַד עַכְשָׁו:
(1) Si un homme blesse un autre homme, il doit lui verser une indemnité sous cinq chefs d'accusation, à savoir : blessure, douleur, traitement médical, chômage et humiliation. Ces choses sont payées sur les meilleurs biens du défendeur, conformément à la loi concernant tous les blessés.
(3) Lorsque la Torah dit : « Si un homme défigure quelqu'un, il lui sera fait comme il a fait » (Lévitique 24:20), cela ne signifie pas infliger une blessure à cet homme comme il l'a fait à l'autre, mais que le contrevenant mérite à juste titre d'être privé d'un membre ou blessé de la même manière que lui, et doit donc indemniser le dommage qu'il a causé. De plus, la Torah dit: "Tu n'accepteras aucune rançon pour la vie d'un meurtrier" (Nombres 35:31), ce qui implique que c'est seulement pour un meurtrier que aucune rançon n'est acceptée, mais une compensation est prise pour la perte de membres ou pour les blessures subies.
(4) De même, lorsqu'il est écrit concernant celui qui en blesse un autre et lui fait du mal : « Tu ne dois pas avoir pitié de lui » (Deutéronome 19 : 13), cela signifie qu'il ne faut pas avoir pitié d'exiger une compensation. De peur que vous ne disiez: "C'est un pauvre homme, et il a blessé l'autre sans intention, je dois avoir pitié de lui", il est écrit: "Vous ne devez pas avoir pitié de lui."
(6) Et même si ces choses ressortent de la lecture de la Torah écrite, elles sont toutes expliquées de la bouche de Moshe, notre maître, et ce sont toutes des lois [données] à Moshe (halacha le'Moshe) qui sont entre notre mains. Et c'est ainsi que nos ancêtres ont vu qu'ils jugeaient dans le tribunal de Yehoshua et dans le tribunal de Shmuel [le prohete ] et dans chaque tribunal qui s'est tenu depuis l'époque de Moshe, notre maître, jusqu'à aujourd'hui.
Questions:
A quelle polemique le Rambam repond il au paragraphe 4? Et au paragraphe 5?
מתני׳ החובל בחבירו חייב עליו משום חמשה דברים בנזק בצער בריפוי בשבת ובושת: בנזק כיצד סימא את עינו קטע את ידו שיבר את רגלו רואין אותו כאילו הוא עבד נמכר בשוק ושמין כמה היה יפה וכמה הוא יפה: צער כואו (או) בשפוד או במסמר ואפילו על ציפורנו מקום שאינו עושה חבורה אומדין כמה אדם כיוצא בזה רוצה ליטול להיות מצטער כך: ריפוי הכהו חייב לרפאותו עלה בו צמחים אם מחמת המכה חייב שלא מחמת המכה פטור חייתה ונסתרה חייתה ונסתרה חייב לרפאותו חייתה כל צורכה אינו חייב לרפאותו: שבת רואין אותו כאילו הוא שומר קישואין שכבר נתן לו דמי ידו ודמי רגלו: בושת הכל לפי המבייש והמתבייש: גמ׳ אמאי (שמות כא, כד) עין תחת עין אמר רחמנא אימא עין ממש לא סלקא דעתך דתניא יכול סימא את עינו מסמא את עינו קטע את ידו מקטע את ידו שיבר את רגלו משבר את רגלו ת"ל (ויקרא כד, כא) מכה אדם ומכה בהמה מה מכה בהמה לתשלומין אף מכה אדם לתשלומין ואם נפשך לומר הרי הוא אומר (במדבר לה, לא) לא תקחו כופר לנפש רוצח אשר הוא רשע למות לנפש רוצח אי אתה לוקח כופר אבל אתה לוקח כופר לראשי אברים שאין חוזרין הי מכה אילימא (ויקרא כד, כא) מכה בהמה ישלמנה ומכה אדם יומת ההוא בקטלא כתיב אלא מהכא (ויקרא כד, יח) מכה נפש בהמה ישלמנה נפש תחת נפש וסמיך ליה (ויקרא כד, יט) ואיש כי יתן מום בעמיתו כאשר עשה כן יעשה לו האי לאו מכה הוא הכאה הכאה קאמרינן מה הכאה האמורה בבהמה לתשלומין אף הכאה האמורה באדם לתשלומין והא כתיב (ויקרא כד, יז) ואיש כי יכה כל נפש אדם מות יומת בממון ממאי דבממון אימא במיתה ממש
MISHNA : Celui qui blesse un autre est tenu de payer une compensation pour cette blessure en raison de cinq types d'indemnités : Il doit payer pour les dommages, pour la douleur, pour les frais médicaux, pour la perte de moyens de subsistance et pour l'humiliation. Comment le paiement des dommages est-il évalué? Si l'un d'eux a aveuglé l'œil d'un autre, a coupé la main, a cassé la jambe ou a causé toute autre blessure, le tribunal considère la partie lésée comme s'il s'agissait d'un esclave vendu sur le marché aux esclaves, et le tribunal évalue sa valeur devant le tribunal avant la blessure et combien il vaut après la blessure. La différence entre ces deux sommes est le montant que l'on doit payer pour avoir causé des dommages.

Comment le paiement de la douleur est-il évalué? Si l'on en brûlait un autre avec une brochette [beshapud] ou avec un ongle brûlant, ou même si l'on en brûlait un autre sur son ongle, qui est un endroit où il ne cause pas d'ecchymose qui affecterait la valeur de la victime sur le marché aux esclaves, le tribunal évalue combien d'argent une personne ayant un seuil de douleur similaire à celui de la victime est prête à prendre pour être amenée à souffrir de cette manière. Celui qui a brûlé la victime doit alors payer cette somme.

Comment est évalué le paiement des frais médicaux ? Si l'un en frappe un autre, il est alors tenu de le guérir en payant ses frais médicaux. Dans le cas où la blessure connait des excroissances : si les excroissances ne sont pas dues au coup, celui qui l'a frappé est exempté . Dans le cas où la plaie a cicatrisé, puis s'est rouverte, et s'est de nouveau cicatrisée, puis s'est rouverte, celui qui l'a frappé reste tenu de soigner le lésé en payant ses frais médicaux, car il apparaît que la plaie actuelle résulte de la blessure d'origine. Si la blessure a complètement guéri, celui qui l'a frappé n'est pas tenu de le guérir en payant les frais médicaux ultérieurs.

Comment le paiement pour perte de moyens de subsistance est-il évalué ? Le tribunal considère le lésé comme s'il était un gardien de concombres et celui qui lui a causé un préjudice doit le dédommager en fonction de cette échelle salariale pour les revenus qu'il a perdus pendant sa convalescence.

Comment le paiement de l'humiliation est-il évalué? Tout dépend de la stature de celui qui humilie l'autre et de celui qui est humilié.

GEMARA : La Guemara demande : Pourquoi la mishna tient-elle pour acquis le fait que celui qui a causé un dommage est tenu de verser une indemnisation à la partie lésée ? Le Miséricordieux déclare dans la Torah : « Œil pour œil » (Exode 21 :24). Vous pourriez dire que cela signifie que celui qui a causé une blessure perdra un œil réel plutôt que de payer de l'argent. La Guemara répond : Cette interprétation ne devrait pas vous venir à l'esprit. Le principe implicite de la mishna est dérivé d'une analogie verbale dans la Torah, telle qu'elle est enseignée dans une baraïta : Basée sur le verset : « Œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour un pied » (Exode 21:24), on aurait pu penser que si quelqu'un aveugle l'œil d'un autre, le tribunal lui aveugle l'œil en punition ; ou si l'un a coupé la main d'un autre, le tribunal lui coupe la main; ou si l'un casse la jambe d'un autre, le tribunal lui casse la jambe. Par conséquent, le verset déclare : "Celui qui frappe une personne", et le verset déclare également : "Et celui qui frappe un animal", pour enseigner que tout comme celui qui frappe un animal est tenu de payer une compensation monétaire, de même, un qui frappe une personne est passible d'une indemnité pécuniaire.
Herméneutique Talmudique
Un hekesh est un type de dérivation talmudique dans lequel une loi connue d'un cas est appliquée à un autre cas, généralement sur la base des deux cas apparaissant dans le même verset biblique.
Rabbi Joseph B. Soloveitchik, interview dans le New York Times (1972)
Vous connaissez le dicton 'œil pour œil'. La Bible déclare que c'est ce que mérite un homme quand il a ôté la vue à un autre homme. C'est la pleine mesure de la justice. Mais nous savons aussi qu'aucun être humain ne peut appliquer une justice aussi stricte. Concrètement, cela signifie que vous obligez l'homme à payer une compensation. . . . En tant qu'enseignant, je n'essaie jamais de résoudre des questions, car la plupart des questions sont insolubles. Le judaïsme n'a jamais peur des contradictions... Dans de nombreux cas, comme la situation « œil pour œil », il y a une contradiction entre les exigences de l'amour et de la justice. (L'homme médiéval a donné la priorité à la vérité - ou à tout ce qu'il pensait être la vérité - sur l'amour bienveillant, et les communistes aussi aujourd'hui....) Le judaïsme est fondamentalement très tolérant, et prend parti pour l'amour bienveillant. Mais il reconnaît que la pleine réconciliation des deux n'est possible qu'en Dieu. Il est la coïncidence des contraires.
Rabbi Avraham Yoel Abelson, Knesset Chakhmei Yisrael
Si la sainte Torah avait écrit « Celui qui aveugle une autre personne doit payer de l'argent en guise de punition », la cruauté aurait augmenté. Des gens puissants et riches auraient aveuglé les pauvres en toute impunité, payant joyeusement les dommages de leurs poches profondes. Après tout, pourquoi [les super-riches, les 1 %] se soucieraient-ils de payer les shekels demandés par un juge ? Et quiconque aurait provoqué la colère d'une personne aussi puissante se serait retrouvé handicapé.
La sainte Torah était préoccupée par cela, alors elle a présenté une phrase qui s'appliquerait à la fois aux riches et aux pauvres : « Si quelqu'un aveugle une autre personne et ainsi de suite, ce qu'il a fait lui sera fait ! Désormais, tous ceux qui sont pauvres et opprimés pourraient être assurés de garder leur corps intact. Après tout, une personne riche a beaucoup d'argent, mais pas beaucoup d'yeux et de bras. Il aura peur de faire du mal à qui que ce soit, car s'il handicape par inadvertance un pauvre enfant, il pourrait lui aussi devenir handicapé à vie. La Torah ne fait pas de distinction entre les super-riches et les super-pauvres ; la loi est la même.
Ici, la Torah a mit en place une proctection pour les pauvres contre les puissants et les tyrans. En revanche, s'il arrive qu'une personne en aveugle une autre, que ce soit lors d'une bagarre ou d'un accident, Dieu a donné à Moshe la règle dans la sainte Torah selon laquelle la personne doit payer de l'argent. Avec cela, la Torah a fixé deux choses : [la Torah écrite] a érigé une clôture contre les corrompus et les puissants, et la Torah orale a rendu peu probable que quiconque cherche à se venger. Un beit din peut indiquer que l'argent doit être payé, en supposant que c'est un endroit où il n'y a aucune crainte que les puissants deviennent incontrôlables.
Mais s'il s'agit d'un endroit où il y a une telle inquiétude, alors en tant que clôture, la loi de la Torah est que le beit din doit appliquer ce qui est écrit [et faire « œil pour œil » littéralement] ! Comme l'a écrit Tossafot [à propos d'un rabbin qui s'est fait couper la main], c'est bien la loi de la Torah. [Je pense que la source de Tossafot n'est] pas une tradition orale, mais le verset écrit de "œil pour œil". De là, nous voyons que la Torah écrite et orale ne font qu'un. Ils ne peuvent exister l'un sans l'autre, comme le corps et l'âme.
A quel autre corpus cela fait-il reference?
(ז) אַף עַל פִּי שֶׁהוּא נוֹתֵן לוֹ, אֵין נִמְחָל לוֹ עַד שֶׁיְּבַקֵּשׁ מִמֶּנּוּ...
Même quand il lui donne [le paiement], il ne sera pas pardonné jusqu'à ce qu'il le lui demande [pardon]...
סנהדרין ההורגת אחד בשבוע נקראת חובלנית רבי אליעזר בן עזריה אומר אחד לשבעים שנה רבי טרפון ורבי עקיבא אומרים אילו היינו בסנהדרין לא נהרג אדם מעולם רשב"ג אומר אף הן מרבין שופכי דמים בישראל:
Un tribunal qui exécute une fois tous les 70 ans ans est appelé un « causeur de souffrance », dit Rabbi Eliezer ben Azarya. Rebbi Tarfon et Rebbi Akiva disent : Si nous étions au tribunal, personne ne serait jamais exécuté. Raban Shimon ben Gamliel a répondu : Alors vous augmenteriez le nombre de meurtres en Israël.
Ouaknin, Marc Alain. "Lire aux Éclats Éloge de la Caresse." (1989). p 153.
Le Talmud enseigne qu’un livre est un ‘livre saint’ s'ils possèdent au minimum 85 lettres; 85 étant deux lettres-chiffres (pe-he) qui écrivent le mot ‘bouche’. Le livre est cette mise en mouvement du penser [...]
Le ‘Livre est une bouche’ signifie que la loi est toujours double: sa forme intact et sa brisure, les premières et les secondes Tables, double comme loi écrite (Torah CheBih’tav), et loi orale (Torah SheBeaalPe) où le commentaire et un ‘ dire qui doit aussitot s'accompagner d’un dédit et le dédit doit encore être dédit à sa manière, et là, il n'y a pas d'arrêt, il n'y a pas de formulation définitive’