Save "Devenir Nazir - Parachat Nasso"
Devenir Nazir - Parachat Nasso
(א) וַיְדַבֵּ֥ר יי אֶל־מֹשֶׁ֥ה לֵּאמֹֽר׃ (ב) דַּבֵּר֙ אֶל־בְּנֵ֣י יִשְׂרָאֵ֔ל וְאָמַרְתָּ֖ אֲלֵהֶ֑ם אִ֣ישׁ אֽוֹ־אִשָּׁ֗ה כִּ֤י יַפְלִא֙ לִנְדֹּר֙ נֶ֣דֶר נָזִ֔יר לְהַזִּ֖יר לַֽיי׃ (ג) מִיַּ֤יִן וְשֵׁכָר֙ יַזִּ֔יר חֹ֥מֶץ יַ֛יִן וְחֹ֥מֶץ שֵׁכָ֖ר לֹ֣א יִשְׁתֶּ֑ה וְכׇל־מִשְׁרַ֤ת עֲנָבִים֙ לֹ֣א יִשְׁתֶּ֔ה וַעֲנָבִ֛ים לַחִ֥ים וִיבֵשִׁ֖ים לֹ֥א יֹאכֵֽל׃ (ד) כֹּ֖ל יְמֵ֣י נִזְר֑וֹ מִכֹּל֩ אֲשֶׁ֨ר יֵעָשֶׂ֜ה מִגֶּ֣פֶן הַיַּ֗יִן מֵחַרְצַנִּ֛ים וְעַד־זָ֖ג לֹ֥א יֹאכֵֽל׃ (ה) כׇּל־יְמֵי֙ נֶ֣דֶר נִזְר֔וֹ תַּ֖עַר לֹא־יַעֲבֹ֣ר עַל־רֹאשׁ֑וֹ עַד־מְלֹ֨את הַיָּמִ֜ם אֲשֶׁר־יַזִּ֤יר לַיי קָדֹ֣שׁ יִהְיֶ֔ה גַּדֵּ֥ל פֶּ֖רַע שְׂעַ֥ר רֹאשֽׁוֹ׃ (ו) כׇּל־יְמֵ֥י הַזִּיר֖וֹ לַיי עַל־נֶ֥פֶשׁ מֵ֖ת לֹ֥א יָבֹֽא׃

L’Éternel parla ainsi à Moïse: "Parle aux enfants d’Israël et dis-leur: Si un homme ou une femme fait expressément vœu d’être abstème, voulant s’abstenir en l’honneur de l’Éternel, il s’abstiendra de vin et de boisson enivrante, ne boira ni vinaigre de vin, ni vinaigre de liqueur, ni une infusion quelconque de raisins, et ne mangera point de raisins frais ni secs. Tout le temps de son abstinence, il ne mangera d’aucun produit de la vigne, depuis les pépins jusqu’à l’enveloppe. Tout le temps stipulé pour son abstinence, le rasoir ne doit pas effleurer sa tête: jusqu’au terme des jours où il veut s’abstenir pour l’Éternel, il doit rester sain, laisser croître librement la chevelure de sa tête. Tout le temps de cette abstinence en l’honneur de l’Éternel, il ne doit pas approcher d’un corps mort.

כָּל כִּנּוּיֵי נְזִירוּת כִּנְזִירוּת. הָאוֹמֵר אֱהֵא, הֲרֵי זֶה נָזִיר. אוֹ אֱהֵא נָוֶה, נָזִיר. נָזִיק, נָזִיחַ, פָּזִיחַ, הֲרֵי זֶה נָזִיר. הֲרֵינִי כָּזֶה, הֲרֵינִי מְסַלְסֵל, הֲרֵינִי מְכַלְכֵּל, הֲרֵי עָלַי לְשַׁלַּח פֶּרַע, הֲרֵי זֶה נָזִיר. הֲרֵי עָלַי צִפֳּרִים, רַבִּי מֵאִיר אוֹמֵר, נָזִיר. וַחֲכָמִים אוֹמְרִים, אֵינוֹ נָזִיר:

Toutes les dénominations du Naziréat ont la même valeur (juridiquement) que l’expression même de Naziréat (pour l’abstinence obligatoire). Ainsi, (lorsqu’à la vue d’un passant Nazir), on s’écrie “je veux être”, on sera désormais Nazir. Il en est de même de celui qui dit: “je veux être beau”, ou s’il emploie les mots Naziq, Nazih, ou Pazih.. Celui qui dit: “je veux être comme un tel” (par allusion à un Nazir), ou “je veux les boucler” (mes cheveux), ou “je veux les entretenir”, ou: “je m’engage à laisser croître mes boucles.” (ce qui est une allusion formelle au maintien des cheveux), sera Nazir. Celui qui dit: “je m’engage à offrir des oiseaux, selon R. Meir, sera aussi Nazir; selon les autres sages, il ne le sera pas.

הָאוֹמֵר אֱהֵא הֲרֵי זֶה נָזִיר דִּלְמָא אֱהֵא בְּתַעֲנִית קָאָמַר אָמַר שְׁמוּאֵל כְּגוֹן שֶׁהָיָה נָזִיר עוֹבֵר לְפָנָיו לֵימָא קָסָבַר שְׁמוּאֵל יָדַיִם שֶׁאֵינָן מוֹכִיחוֹת לָא הָוְויָין יָדַיִם אָמְרִי בִּזְמַן שֶׁנָּזִיר עוֹבֵר לְפָנָיו לֵיכָּא לְסַפּוֹקֵא בְּמִילְּתָא אַחֲרִינָא אֲבָל וַדַּאי אֵין הַנָּזִיר עוֹבֵר לְפָנָיו אָמְרִינַן דִּלְמָא אֱהֵא בְּתַעֲנִית קָאָמַר

Celui qui dit : "Je serai", est un naziréat. Mais peut-être qu'il dit : Je serai en train de jeûner ! Chmouel dit : Le mishna décrit un cas où un naziréat passait devant lui. Devons-nous dire que Chmouel considère comme un principe que les intimations ambiguës ne sont pas considérées comme des intimations ? Non : lorsqu'un naziréat passe devant lui, il n'y a aucune raison de douter de son intention. Cependant, il est certain que lorsqu'un naziréat ne passe pas devant lui, et qu'il déclare : Je serai, nous disons que peut-être il dit : Je serai en train de jeûner.

אֱהֵא נָאֶה נָזִיר וְדִלְמָא אֶנָּאֶה לְפָנָיו בְּמִצְוֹת כִּדְתַנְיָא זֶה אֵלִי וְאַנְוֵהוּ אֶנָּאֶה לְפָנָיו בְּמִצְוֹת אֶעֱשֶׂה לְפָנָיו סוּכָּה נָאָה לוּלָב נָאֶה צִיצִית נָאָה אֶכְתּוֹב לְפָנָיו סֵפֶר תּוֹרָה נָאֶה וְאֶכְרְכֶנּוּ בְּשִׁירָאִין נָאִים אָמַר שְׁמוּאֵל שֶׁתָּפוּס בִּשְׂעָרוֹ וְאָמַר אֶנָּאֶה

Je serai beau [na'e], il est un naziréat. Mais peut-être voulait-il dire : je serai beau devant Lui dans les mitzvot ? Comme il est enseigné dans une baraita : "Voici mon Dieu et je le glorifierai [anvehu]" (Exode 15:2) - je serai beau devant Lui dans les mitzvot. Comment? Je ferai devant Lui une belle sukka, un beau lulav, de belles franges rituelles. J'écrirai devant Lui un beau rouleau de Torah, et je l'envelopperai dans de beaux tissus de soie [shira'in]. Chmouel a dit : La Michna fait référence à un cas où quelqu'un tient ses cheveux et dit : je serai beau.

(א) מִי שֶׁאָמַר הֲרֵינִי נָזִיר, וְשָׁמַע חֲבֵרוֹ וְאָמַר וָאָנִי, וָאָנִי, כֻּלָּם נְזִירִין. הֻתַּר הָרִאשׁוֹן, הֻתְּרוּ כֻלָּן. הֻתַּר הָאַחֲרוֹן, הָאַחֲרוֹן מֻתָּר וְכֻלָּם אֲסוּרִין. אָמַר הֲרֵינִי נָזִיר, וְשָׁמַע חֲבֵרוֹ וְאָמַר, פִּי כְפִיו וּשְׂעָרִי כִשְׂעָרוֹ, הֲרֵי זֶה נָזִיר. הֲרֵינִי נָזִיר, וְשָׁמְעָה אִשְׁתּוֹ וְאָמְרָה, וָאָנִי, מֵפֵר אֶת שֶׁלָּהּ, וְשֶׁלּוֹ קַיָּם. הֲרֵינִי נְזִירָה, וְשָׁמַע בַּעְלָהּ וְאָמַר, וָאָנִי, אֵינוֹ יָכוֹל לְהָפֵר:

Quelqu’un a pris l’engagement d’être Nazir, et aussitôt après, son prochain l’ayant entendu s’écrie: “et moi” (je le serai aussi), ainsi dit plusieurs fois; tous seront alors déclarés Nazir. Dès que le premier est délivré, tous le seront; mais si le dernier est libéré, celui-là seul le sera, et tous les autres restent à l’état interdit. Si, en entendant l’engagement au Naziréat, le prochain s’écrie: “que ma bouche soit comme la sienne, ma chevelure comme la sienne”, il sera de ce fait aussi Nazir. Si en entendant son mari s’engager au Naziréat une femme s’écrie: “et moi”, le mari peut annuler ce vœu, tout en maintenant le sien. Au contraire, si le mari entendant la femme prendre cet engagement s’écrie: “et moi”, il ne pourra plus annuler ce vœu .

הלכה: מִי שֶׁאָמַר. הֲרֵינִי נָזִיר. וְשָׁמַע חֲבֵירוֹ וְאָמַר. וַאֲנִי כול׳. כֵּן הִיא מַתְנִיתָא. וַאֲנִי וַאֲנִי. מָאן תַּנָּא וָוִים. רִבִּי יוּדָה. בְּרַם כְּרִבִּי מֵאִיר. אֲנִי אֲנִי. מַתְנִיתָא שֶׁהָיוּ כּוּלְּהֶם בְּתוֹךְ כְּדֵי דִיבּוּרוֹ שֶׁלָּרִאשׁוֹן. תַּנֵּי. הוּתַּר הָאֶמְצָעִי. מִמֶּנּוּ וּלְמַטָּן מוּתָּר. מִמֶּנּוּ וּלְמַעֲלָן אָסוּר. מַתְנִיתָא אֲפִילוּ אֵין כּוּלְּהֶם בְּתוֹךְ כְּדֵי דִיבּוּרוֹ שֶׁלָּרִאשׁוֹן אֶלָּא בְּתוֹךְ דִּיבּוּרוֹ שֶׁלָּזֶה וְזֶה בְּתוֹךְ דִּיבּוּרוֹ שֶׁלָּזֶה. כַּמָּה הוּא כְּדֵי דִיבּוּרוֹ. רִבִּי סִימוֹן בְּשֶׁם רִבִּי יְהוֹשֻׁעַ בֶּן לֵוִי. כְּדֵי שְׁאֵילַת שָׁלוֹם בֵּין אָדָם לַחֲבֵירוֹ. אַבָּא בַּר בַּר חָנָה בְשֵׁם רִבִּי יוֹחָנָן. כְּדֵי שְׁאֵילַת שֵׁלוֹם בֵּין הָרַב לַתַּלְמִיד וְיֹאמֶר לוֹ. שָׁלוֹם עָלֶיךָ רִבִּי.

Il faut rectifier ainsi le texte de la Mishna: “… et moi, et moi” . D’après l’avis de quel docteur, la présence de la conjonction et est-elle indispensable? Ce doit être d’après R. Juda; selon R. Meir au contraire, il suffit que le prochain se soit écrié: “Moi, moi” (pour entraîner la même obligation); car, dans le sens de la Mishna, cet énoncé a eu lieu au moment même où le premier auteur du vœu venait de l’exprimer. Mais n’a-t-on pas enseigné (dans une barayeta): Si celui du milieu se trouve libéré, celui qui se trouve après lui sera libéré du même coup, tandis que celui qui le précède reste sous le coup de l’interdit? . Qu’appelle-t-on “pendant le parler” (ou de suite)? On nomme ainsi, dit R. Simon au nom de R. Josué b. Levi, le temps qui s’écoule à présenter le salut (bref) à son prochain. Selon Aba b. Hana au nom de R. Yohanan, c’est le temps que l’élève met à saluer son maître, en lui disant: “Salut à toi, mon maître”.

הָיוּ מְהַלְּכִין בַּדֶּרֶךְ וְאֶחָד בָּא כְנֶגְדָּן, אָמַר אֶחָד מֵהֶן הֲרֵינִי נָזִיר שֶׁזֶּה פְלוֹנִי, וְאֶחָד אָמַר הֲרֵינִי נָזִיר שֶׁאֵין זֶה פְלוֹנִי, הֲרֵינִי נָזִיר שֶׁאֶחָד מִכֶּם נָזִיר, שֶׁאֵין אֶחָד מִכֶּם נָזִיר, שֶׁשְּׁנֵיכֶם נְזִירִים, שֶׁכֻּלְּכֶם נְזִירִים, בֵּית שַׁמַּאי אוֹמְרִים כֻּלָּם נְזִירִים. וּבֵית הִלֵּל אוֹמְרִים, אֵינוֹ נָזִיר אֶלָּא מִי שֶׁלֹּא נִתְקַיְּמוּ דְבָרָיו. וְרַבִּי טַרְפוֹן אוֹמֵר, אֵין אֶחָד מֵהֶם נָזִיר: הִרְתִּיעַ לַאֲחוֹרָיו, אֵינוֹ נָזִיר.

Lorsque deux hommes sont en route, et un autre vient au-devant d’eux, le premier dit: “je fais vœu de Naziréat (je jurerais) que cet homme est tel et tel”, tandis que le second voyageur dit: “je fais vœu de Naziréat que ce n’est pas un tel et tel”; puis le nouvel arrivant dit: “je fais vœu de Naziréat que l’un de vous deux est Nazir”, ou: “vous l’êtes tous deux”; ou “que nul d’entre vous n’est Nazir”; enfin un 4e personnage arrive et dit: “je fais vœu de Naziréat que vous êtes tous trois Nazir”: d’après l’école de Shammaï, tous ces hommes qui se sont ainsi engagés seront Nazir; d’après l’école de Hillel, ils ne le seront pas, sauf celui dont les paroles (ne) sont (pas) confirmées. Si le nouvel arrivant recule spontanément (sans que l’on se mette à vérifier qui c’est), personne ne sera Nazir.

אֶלָּא רַבִּי יְהוּדָה דִּכְרִי הוּא דְּתַנְיָא הֲרֵינִי נָזִיר עַל מְנָת שֶׁיְּהֵא בַּכְּרִי הַזֶּה מֵאָה כּוֹר וְהָלַךְ וּמְצָאוֹ שֶׁנִּגְנַב אוֹ שֶׁאָבַד רַבִּי שִׁמְעוֹן אוֹסֵר וְרַבִּי יְהוּדָה מַתִּיר

Cette dernière phrase représente l'opinion de Rabbi Yehouda, comme indiqué à propos d'un tas de grains. Comme il est enseigné : Si quelqu'un dit : Je suis par la présente un naziréat à condition que ce tas de grain contienne cent kor, et lorsqu'il est allé le mesurer, il a découvert que le tas a été volé ou perdu - Rabbi Shimon le considère comme interdit dans toutes les halakhot de naziréat. Et Rabbi Yehouda le considère comme permis.