(א) יֵשׁ לְכַוֵּן בַּעֲנִיַּת הַקַּדִּישׁ: וְלַעֲנוֹת אוֹתוֹ בְּקוֹל רָם, וּלְהִשְׁתַּדֵּל לָרוּץ כְּדֵי לִשְׁמֹעַ קַדִּישׁ: הַגָּה: ... וּמִי שֶׁבָּא לְבֵית הַכְּנֶסֶת וְשׁוֹמֵעַ הַקָּהָל עוֹנִין קַדִּישׁ, עוֹנֶה עִמָּהֶם, אַף עַל פִּי שֶׁלֹּא שָׁמַע שְׁלִיחַ צִבּוּר שֶׁאָמַר יִתְגַּדַּל וְכו' ...וְגַם הַשְּׁלִיחַ צִבּוּר צָרִיךְ לוֹמַר יְהֵא שְׁמֵיהּ רַבָּא. וּכְשֶׁמַּתְחִיל יִתְגַּדַּל י''ל וְעַתָּה יִגְדַּל נָא כֹּחַ וְגו' זְכֹר רַחֲמֶיךְ וְגו'.
Il faut être concentré en répondant au kaddish, y répondre d'une voix sonore et faire l'effort de courir l'écouter.
Glose : celui qui vient à la synagogue et écoute l'assemblée répondre au kaddish, répond avec elle - même s'il n'a pas entendu l'officiant dire yitgadal etc.... L'officiant aussi doit dire yehe sheme rabba. Et quand on commence yitgadal, il y en a qui disent (?) : "Maintenant donc, de grâce, que la puissance d’Adonaï se déploie etc." (Nombres 14, 17)[et] "Souviens-toi, Éternel, de tes bontés etc." (Psaumes 25, 6)
Maintenant donc, de grâce, que la puissance d’Adonaï se déploie, comme tu l’as déclaré en disant :
L’Éternel est plein de longanimité et de bienveillance; il supporte le crime et la rébellion, sans toutefois les absoudre, faisant justice du crime des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération."
Souviens-toi, Éternel, de tes bontés et de tes grâces, car elles existent de toute éternité.
יתגדל ויתקדש הוסד על פי המקרא והתגדלתי והתקדשתי האמור במלחמת גוג ומגוג שאז יתגדל שמו של הקב"ה דכתיב (זכריה י״ד:ט) ביום ההוא יהיה ה' אחד ושמו אחד: שמיה רבא יש מפרשים שם יה רבא שאנו מתפללין על שם יה שאינו שלם שיתגדל ויתקדש ושיחזור להיות שלם והיינו לעת הגאולה שינקום מעמלק שנשבע שלא יהיה השם שלם עד שינקום ממנו דכתיב כי יד על כס יה שאין הכסא שלם ואין השם שלם אלא לאחר שינקום ממנו ואז יהיה השם שלם וגם הכסא דכתיב (תהלים ט:ז-ח) האויב תמו חרבות לנצח וכתיב וה' לעולם ישב כונן למשפט כסאו הרי השם שלם והכסא שלם. ומה שאנו אומרין הקדיש בלשון תרגום יש אומרים מפני המלאכים שלא יתקנאו בנו שאנו משבחים שבח נאה כזה וגם שע"י זה הקב"ה נזכר לחורבן הבית וגלות ישראל כדאיתא בפ"ק דברכות בשעה שישראל עונין אמן יש"ר הקב"ה מנענע בראשו ואומר אוי לבנים שגלו מעל שלחן אביהם ומה לו לאב שככה מקלסין אותו בניו ורחקם מעל שלחנו וכביכול שיש דאגה לפניו ואם יבינו המלאכים זה יקטרגו עלינו ע"כ אומרים אותו בלשון שלא יבינו שאינן מכירין ארמית. ור"י פירש הטעם לפי שהיו רגילין לומר אותו אחר הדרשה כדאיתא בשילהי סוטה אמאי קאי עלמא אסידרא דקדושה ואיהא שמיה רבא דאגדתא והיו שם עמי הארץ שאינן מכירין אלא ארמית שהוא לשונם לכן נהגו לאומרו בלשון שהכל מבינין בו ולפי פירוש זה יהיה כפשוטו שמיה רבא תרגום של שמו הגדול. ועונין הצבור בכוונה שלימה אמן יהא שמיה רבא מברך לעלם ולעלמי עלמיא כדאיתא בפרק כל כתבי העונה איש"ר בכל כחו קורעים לו גזר דינו של ע' שנה פירוש בכל כחו בכל כוונתו וגם בכאן מפרשים שמיה רבא על השם שיחזור שלם אבל בכל הספרים גרסינן כל העונה איש"ר הגדול מבורך וזה ראיה לפירוש ר"י שאינו אלא תרגום של שמו הגדול וחוזר גם ש"צ ואומר יש"ר וכו': כתוב בסדור רב עמרם ז"ל ואומר יתברך אמן ישתבח ויתפאר ויתרומם ויתנשא ויתהדר ויתעלה ויתקלס שמיה דקודשא בריך הוא ואמרו אמן לעילא מכל ברכתא ושירתא תושבחתא ונחמתא דאמירן בעלמא ואמרו אמן ולא נהגו עתה לומר אמן אחר יתברך ולא אחר שמיה דקודשא בריך הוא וכתב עוד ויתקלס יש נוהגין שלא לאומרו ונותנין טעם לדבריהם שחייב אדם לומר שבעה דברים בשבחו של הקב"ה כנגד שבעה רקיעים וכיון שאמר יתברך ואלו הששה הרי שבעה והאומרים יתקלס נותנין טעם לדבריהם כיון שהפסיק באמן דיתברך צריך שיהא שבעה אחר האמן ונהגו עתה לומר ויתהלל במקום ויתקלס ואני תמה על מנהג ספרד שאומרים למעלה מכל הברכות והשירות והתשבחות וכו' בל' הקדש למה מפסיקין באמצע לומר בל' הקדש גם רב עמרם כתבו בל' תרגום ותקנו לומר ונחמתא משום מאי דכתיבנא שהקב"ה מתאונן על גלותנו ע"כ אנו מתפללין שיתנחם בקרוב וימהר לגאלנו ועל כן נהגו לומר זכור רחמיך וחסדיך כשמתחיל שליח ציבור קדיש על שם מדת רחמים שזוכר באותה שעה ואומר גם פסוק ועתה יגדל נא וגו' שהוא לשון יתגדל שאומר ש"צ: מנין הכריעות שבקדיש כתב רב נחשון שהן ד' של חובה ואחת של רשות יתגדל ויתקדש וכורע. בעגלא ובזמן קריב יש"ר וכורע. יתברך שמיה דקודשא בריך הוא וכורע. ויתעלה ויתפאר וכורע והם של חובה. עושה שלום במרומיו וכורע והיא של רשות והללו ה' כריעות כנגד ה' שמות שהם בפסוק כי ממזרח שמש עד מבואו. עושה שלום במרומיו על שם המלאכים שהם אש ומים שהם שני הפכים ואין אחד מכבה חבירו:
Yitgadal ve-yitqadash : [cela] a été établi selon le verset "Ainsi je me montrerai grand et saint" (Ézéchiel, 38, 23) qui est dit dans [le passage au sujet de] la guerre de Gog et Magog. Car à partir de là le Nom du Saint béni soit-Il sera exalté, comme il est écrit : "en ce jour, l’Éternel sera un et unique sera son nom" (Zacharie 14, 9).
Sheme rabba : certains interprètent [ainsi] : "Shem-ya rabba" ([que]Le Nom de Ya [soit] magnifié), car nous prions pour le Nom de Ya qui n'est pas complet pour qu'il soit magnifié et sanctifié et qu'il soit de nouveau complet. C'est-à-dire (?) qu'au moment de la Rédemption, qu'il se venge d'Amalek, car Il a fait serment que le Nom ne serait pas complet tant qu'Il ne se serait pas vengé de lui, ainsi qu'il est écrit : "Puisque sa main s’attaque au trône [כס] de l’Éternel [יה]" (Exode 17, 16) : le trône [כסא] n'est pas complet et le Nom n'est pas complet [dans ce verset. Car on attendait יהוה et כסא] ! [Et ils ne le seront] qu'après qu'Il se soit vengé de lui et alors le Nom sera complet et le trône aussi, ainsi qu'il est écrit : "Ô l’ennemi ! C’en est fini pour toujours des ruines" (Psaumes 9, 7), et il est écrit : "Mais le Seigneur [יהוה] demeure éternellement, il a établi son trône [כסאו] pour la justice." "Son trône" [avec un mot complet : כסאו]. Le Nom est bien complet et le trône est [bien] complet [aussi] !
Et pourquoi disons-nous le kaddish dans la langue du Targoum [c-à-d. en araméen] ? Certains disent que c'est à cause des anges : il ne faudrait pas qu'ils soient jaloux de nous, car nous, nous [Le] louangeons d'une louange tellement belle ! Et grâce à cela, le Saint béni soit-Il se souvient de la destruction du Temple et de l'exil d'Israël comme on trouve dans le premier chapitre du [traité talmudique] Berakhot : "au moment où Israël répond amen yehe sheme rabba, le Saint béni soit-Il hoche la tête et dit : oh ! malheur aux enfants éloignés [litt. exilés] de la table de leur père." Qu'a-t-il donc ce père loué de la sorte par ses enfants pour ainsi les éloigner loin de sa table ? A priori, c'est qu'il s'inquiète : si les anges comprennent cela, ils nous accuseront. C'est la raison pour laquelle nous le disons dans une langue qu'ils ne comprennent pas, car ils ne connaissent pas l'araméen.
Et Rabbi Yehoshua [?] en explique la raison : parce qu’ils [les enfants d’Israël] avaient l’habitude de le dire [le kaddish] après la drasha, comme on trouve à la fin du [traité] Sota [du bT, 49a] : pourquoi le monde existe-il ? [Grace à] l’ordre [des prières,] [grace à] la sanctification [kedusha] et [grace à] yehe sheme rabba [qu’on dit après avoir étudié] la aggada. Il y avait [à l'époque dont parle le Talmud] des gens sans éducation qui ne connaissaient que l’araméen qui était leur langue : c’est pourquoi on avait coutume de le dire dans la langue que tous comprenaient. Selon cette explication : yehe, c’est la même chose [qu'en hébreu : yihye "que soit"] ; sheme rabba, c’est la traduction araméenne de shemo ha-gadol [son grand Nom]. Et le public répondait avec une intention parfaite [kavana shlema] : amen yehe sheme rabba mevarakh le-‘alam u-le‘almei-‘almaya comme on le trouve dans le chapitre [qui commence par les mots] Kol kitve [du bT Shabbat, 119b] : celui qui répond yehe sheme rabba de toute sa force [voit] le verdict des 70 ans [???] [le concernant] déchiré. Expliquons. « De toute sa force » : avec toute son intention [kavana]. Là aussi, on explique sheme rabba par [l'idée que] le Nom redeviendra complet. Mais dans tous les [autres] livres on dit autre chose [litt. on donne une autre version] : celui qui répond yehe sheme rabba [et on précise ?] ha-gadol mevorakh [?]. Ceci est une preuve dans le sens de l’explication de R. Yehoshua : ce[tte formule araméenne] n’est qu’une traduction de son shemo ha-gadol [son grand Nom]. L'officiant répète yehe sheme rabba etc.
Il est écrit dans le siddour de Amram de mémoire béni : on dit : yitbarakh amen yishtabaḥ ve yitpa’ar ve-yitromam ve-yitnase ve-yithadar ve-yit‘alle ve-yitkales sheme de-qudesha berikh hou ve-imru amen le-‘ela mi-kol birkhata ve-shirata tushbeḥata ve-neḥemata de-amiran be-‘alma ve-imru amen. A l’époque, ils n’avaient pas coutume de dire amen après ve-yitbarakh et pas après sheme de-qudesha berikh hou [et c’est pour cela qu’il l’a écrit dans son siddour, pour qu’on pense à le dire]. Il a aussi écrit ve-yitqales. Certains ont coutume de le dire. On donne pour raison à cela qu’on doit dire sept paroles en louant le Saint béni soit-Il, comme il y a sept cieux. [Mais] lorsqu’on a dit yitbarakh et les six autres, cela fait sept ! Si l’on dit yitqales, on prétexte que le amen [après] yitkarakh est [comme] une virgule : il faut donc qu’il y ait sept [paroles] après ce amen [car ce qui est avant la virgule ne compte alors pas]. Et [d’autres] avaient alors coutume de dire ve-yithalal au lieu ve-yitqales… Mais je m’étonne de la coutume séférade : ils disent le-ma‘ala mi-kol ha-berakhot ve-ha-shirot ve-ha-tishbaḥot etc. dans la langue sacrée [, je veux dire : en hébreu] ! Pourquoi s’arrêtent-ils au milieu [de parler en araméen] pour [se mettre à] parler en langue sacrée !? Rav Amram aussi l’écrit [, le kaddish,] en langue du Targoum [, je veux dire : en araméen,] et il décrète [par une taqana] de dire : ve-neḥemata [« et la consolation »]. [Et la raison est celle-ci :] parce que nous avons écrit que le Saint béni soit-Il se lamentait de notre exil ; et c’est pourquoi nous prions qu’Il se console [yitnaḥem] bientôt et qu’Il se dépêche de nous sauver. Et c’est aussi pourquoi on avait l’habitude de dire « Souviens-toi de tes bontés et de tes grâces etc. » quand l’officiant commençait le kaddish : à cause de l’attribut de miséricorde qui est rappelé à ce moment-là. On disait aussi le verset « Maintenant donc, de grâce, que la puissance etc. », car [on y trouve] la même racine que dans [le mot] yitgadal que dit l’officiant.
D’où viennent les prosternations qui sont dans le kaddish ? Rav Naḥshon a écrit qu’il y en a quatre qui sont obligatoires et une qui est facultative. À yitgadal ve-yitqadash, prosternation. À ba-‘agala u-vi-zman qariv yehe sheme rabba, prosternation. À yitbarakh sheme dequdsha berikh hou, prosternation. À ve-yit‘ale ve-yitpa’ar, prosternation. Ce sont les quatre obligatoires. À ‘osse shalom bimromav, prosternation : c’est celle qui est facultative. Et cela fait cinq prosternations, comme les cinq noms qui sont dans le verset « Certes ! Du levant du soleil à son couchant » etc. (Malachie 1, 11).
« Il fait la paix dans Ses hauteurs » : à cause des anges qui sont de feu et d’eau, qui sont deux contraires mais aucun n’éteint l’autre.
Puisque sa main s’attaque au trône de l’Éternel, guerre à Amalec de par l’Éternel, de siècle en siècle !
Ainsi je me montrerai grand et saint, je me manifesterai aux yeux de nations nombreuses, et elles reconnaîtront que je suis l’Éternel.
L’Éternel sera roi sur toute la terre ; en ce jour, l’Éternel sera un et unique sera son nom.
O l’ennemi ! C’en est fini pour toujours des ruines ; plus de villes démolies par toi! C’est leur souvenir à eux qui disparaît.
Mais le Seigneur [יהוה] demeure éternellement, il a établi son trône [כסאו] pour la justice.
תַּנְיָא, אָמַר רַבִּי יוֹסֵי: פַּעַם אַחַת הָיִיתִי מְהַלֵּךְ בַּדֶּרֶךְ וְנִכְנַסְתִּי לְחוּרְבָּה אַחַת מֵחוּרְבוֹת יְרוּשָׁלַיִם לְהִתְפַּלֵּל. בָּא אֵלִיָּהוּ זָכוּר לַטּוֹב וְשָׁמַר לִי עַל הַפֶּתַח, (וְהִמְתִּין לִי) עַד שֶׁסִּייַּמְתִּי תְּפִלָּתִי. לְאַחַר שֶׁסִּייַּמְתִּי תְּפִלָּתִי אָמַר לִי: ״שָׁלוֹם עָלֶיךָ, רַבִּי״. וְאָמַרְתִּי לוֹ: ״שָׁלוֹם עָלֶיךָ, רַבִּי וּמוֹרִי״. וְאָמַר לִי: בְּנִי, מִפְּנֵי מָה נִכְנַסְתָּ לְחוּרְבָּה זוֹ? אָמַרְתִּי לוֹ: לְהִתְפַּלֵּל. וְאָמַר לִי: הָיָה לְךָ לְהִתְפַּלֵּל בַּדֶּרֶךְ. וְאָמַרְתִּי לוֹ: מִתְיָרֵא הָיִיתִי שֶׁמָּא יַפְסִיקוּ בִּי עוֹבְרֵי דְּרָכִים, וְאָמַר לִי הָיָה לְךָ לְהִתְפַּלֵּל תְּפִלָּה קְצָרָה. בְּאוֹתָהּ שָׁעָה לָמַדְתִּי מִמֶּנּוּ שְׁלֹשָׁה דְּבָרִים: לָמַדְתִּי שֶׁאֵין נִכְנָסִין לְחוּרְבָּה, וְלָמַדְתִּי שֶׁמִּתְפַּלְּלִין בַּדֶּרֶךְ, וְלָמַדְתִּי שֶׁהַמִּתְפַּלֵּל בְּדֶרֶךְ מִתְפַּלֵּל תְּפִלָּה קְצָרָה. וְאָמַר לִי: בְּנִי, מָה קוֹל שָׁמַעְתָּ בְּחוּרְבָּה זוֹ? וְאָמַרְתִּי לוֹ: שָׁמַעְתִּי בַּת קוֹל שֶׁמְּנַהֶמֶת כְּיוֹנָה וְאוֹמֶרֶת: ״אוֹי לְבָנִים שֶׁבַּעֲוֹנוֹתֵיהֶם הֶחֱרַבְתִּי אֶת בֵּיתִי וְשָׂרַפְתִּי אֶת הֵיכָלִי וְהִגְלִיתִים לְבֵין הָאוּמּוֹת״. וְאָמַר לִי: חַיֶּיךָ וְחַיֵּי רֹאשְׁךָ, לֹא שָׁעָה זוֹ בִּלְבַד אוֹמֶרֶת כָּךְ, אֶלָּא בְּכָל יוֹם וָיוֹם, שָׁלֹשׁ פְּעָמִים אוֹמֶרֶת כָּךְ. וְלֹא זוֹ בִּלְבַד אֶלָּא, בְּשָׁעָה שֶׁיִּשְׂרָאֵל נִכְנָסִין לְבָתֵּי כְּנֵסִיּוֹת וּלְבָתֵּי מִדְרָשׁוֹת וְעוֹנִין ״יְהֵא שְׁמֵיהּ הַגָּדוֹל מְבֹורָךְ״, הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא מְנַעְנֵעַ רֹאשׁוֹ, וְאוֹמֵר: אַשְׁרֵי הַמֶּלֶךְ שֶׁמְּקַלְּסִין אוֹתוֹ בְּבֵיתוֹ כָּךְ, מַה לּוֹ לָאָב שֶׁהִגְלָה אֶת בָּנָיו, וְאוֹי לָהֶם לַבָּנִים שֶׁגָּלוּ מֵעַל שׁוּלְחַן אֲבִיהֶם.
On enseigne dans une baraïta : rabbi Yossé a dit : une fois, je m'écartais de mon chemin et j'entrais dans l'une des ruines de Jérusalem pour y prier. Élie, de bonne mémoire, vint et garda l'entrée pour moi (et il m'attendit) jusqu'à ce que j'ai fini ma prière. Après que j'ai fini, il [Élie] me dit : "la paix sur toi, rabbi". Je lui dis : "la paix sur toi, rabbi mon maître". Il me dit : "mon enfant, pourquoi es-tu entré dans cette ruine ?" Je lui ai dit : "pour y prier". Il m'a dit : "tu aurais dû prier sur le chemin". Je lui ai dit : "je craignais que les passants m'interrompent." Il m'a dit : "tu aurais pu dire une prière courte." À ce moment, j'ai appris de lui trois choses : j'ai appris qu'on n'entre pas dans une ruine, j'ai appris qu'on priait sur le chemin et j'ai appris que qui prie en chemin prie une prière courte. Et il m'a [aussi] dit : "mon fils, quelle voix as-tu entendue dans cette ruine-ci ?" Et je lui ai dit : "j’ai entendu une bat qol [écho / voix divine] qui roucoulait comme une colombe et disait : Malheur à mes enfants à cause des iniquités de qui j’ai détruit ma demeure, j’ai brûlé mon palais et que j’ai exilés parmi les Nations." Et il [Élie] m’a dit : "par ta vie et par la vie de ta tête, ce n’est pas qu’à ce moment seulement qu’elle dit cela mais chaque jour, trois fois par jour, elle dit cela. Et ce n’est pas tout : quand Israël entre dans les synagogues et dans les maisons d’étude et qu’il répond 'yehe shemey ha-gadol mevorakh', le Saint béni soit-il hoche de la tête et dit : 'heureux le roi qu’on loue ainsi dans sa demeure.' Combien [est-ce dur] pour lui, comme à un père qui a exilé ses enfants et [quel] malheur à eux, les enfants, qui ont été exilés [loin] de la table de leur père."
Certes ! Du levant du soleil à son couchant, mon nom est glorifié parmi les peuples ; en tous lieux, on offre à mon nom de l’encens, des sacrifices, de pures offrandes, car mon nom est grand parmi les peuples, dit l’Éternel-Cebaot.
ואלא עלמא אמאי קא מקיים אקדושה דסידרא ואיהא שמיה רבא דאגדתא
Mais le monde, comment se maintient-il dans l'existence ? Par la sanctification (la qedusha) de l'ordre [des prières], et par eyhe [sic] sheme rabba [qu'on dit après l'étude] de la aggada.
אמר רבי יהושע בן לוי כל העונה אמן יהא שמיה רבא מברך בכל כחו קורעין לו גזר דינו שנאמר בפרוע פרעות בישראל בהתנדב עם ברכו ה׳ מאי טעמא בפרוע פרעות משום דברכו ה׳ רבי חייא בר אבא אמר רבי יוחנן אפילו יש בו שמץ של עבודה זרה מוחלין לו כתיב הכא בפרוע פרעות וכתיב התם כי פרוע הוא אמר ריש לקיש כל העונה אמן בכל כחו פותחין לו שערי גן עדן שנאמר פתחו שערים ויבא גוי צדיק שומר אמונים אל תיקרי שומר אמונים אלא שאומרים אמן מאי אמן אמר רבי חנינא אל מלך נאמן
Rabbi Yehoshua ben Levi a dit : celui qui répond amen yehe sheme rabba mevorakh de toutes ses forces, on déchire le verdict contre lui, ainsi qu'il est dit "Quand le désordre régnait en Israël, une poignée d’hommes s’est dévouée : rendez-en grâce [עם ברכו] à l’Éternel [ה׳] !" (Juges 5, 2). Pour quelle raison "quand l'anarchie etc." [justifie cela] ? parce qu'on a rendu grâce à l'Éternel [et, par extension, de même aujourd'hui : quand on dit 'béni soit son grand Nom' alors le verdict est annulé]. Rabbi Ḥiyya bar Abba [a dit] : Rabbi Yoḥanan a dit : même s'il y avait en lui la moindre trace [שמץ] d'idolâtrie, on lui pardonnerait. Il est écrit ici "Quand le désordre régnait" et il est écrit là : "[Moïse vit que] le peuple était livré au désordre [ ; qu’Aaron l’y avait abandonné, le dégradant ainsi devant ses ennemis]" (Exode 32, 25). Resh Laqish a dit : celui qui répond amen de toutes ses forces, les portes du jardin d'Eden s'ouvrent pour lui, ainsi qu'il est dit : "Ouvrez les portes, pour que puisse entrer un peuple juste, gardien de la loyauté" (Isaïe 26, 2). Ne lit pas "gardien [שומר shomer] de la loyauté [אמונים 'emunim]" mais "qui dit amen" [שאומרים אמן she-'omerim 'amen] ! Qu'est-ce qu'amen [אמן 'amen]? Rabbi Ḥanina : Dieu, roi fidèle [אל מלך נאמן 'el melekh neeman].
Nos Sages de mémoire bénie ont dit dans [le traité] Shabbat (119b) : celui qui répond amen yehe sheme rabba de toute ses forces, le verdict le concernant est déchiré et les portes du Jardin d'Éden s'ouvrent pour lui. Dans la Pesiqta des faits de Rabbi Ishmaël ben Elisha, il dit : quand Israël entre dans les synagogues en disant yeahshema rabba mevarakh à pleine voix, on annule les verdicts sévères. A la fin du [traité] Sotah, on [apprend que] yehe sheme rabba est l'un des piliers du monde [...] Et c'est pourquoi il faut être très attentif et y répondre à pleine voix.
למימרא דמברך עדיף ממאן דעני אמן והתניא ר' יוסי אומר גדול העונה אמן יותר מן המברך
Dira-t-on que celui qui dit la bénédiction vaut mieux que celui qui répond amen ? On enseigne [dans une baraïta] : Rabbi Yossé dit : celui qui répond amen est plus grand que celui qui dit la bénédiction.
נמצא בספרי' הפנימי'. ת': מעשה בר' עקיבא שהיה מהלך בבית הקברות בדרך ופגע באדם אחד שהיה ערום ושחור כפחם והיה טעום משאוי גדול של קוצים על ראשו. כסבור עליו ר' עקיבא שהוא חי והיה רץ כסוס. גזר עליו ר' עקיבא והעמידו. א' לו מה לאותו האיש לעשות עבודה קשה כזאת. אם עבד אתה [ואדונך] עושה לך [כך] אני אפדה אותך מידו. ואם עני עתה ובני אדם באים עליך בעקיפין אני מעשיר אותך. א' לו בבקשה ממך אל תעכביני שמא ירגזו בי הממונין עלי. אמר לו מה זו ומה מעשיך. אמר לו אותו האיש מת. ובכל יום שולחים אותי לחטוב עצים. אמר לו בני מה היה מלאכתך בעולם שבאתה ממנו. אמר לו גבאי המכס הייתי. והייתי נושא פנים לעשירים והורג את העניים. אמר לו כלום שמעת מאותם הממונין עליך לפורענות איזו דבר שיש לו תקנה. אמר בבקשה ממך אל תעכביני שמא ירגזו עלי בעלי פורענות שאותו האיש אין לו תקנה. אלא שמעתי מהם דבר שלא היה יכול להיות. שאלמלא היה לו לעני זה בן שהוא עומד בקהל ואומר ברכו את ה' המבורך והם עונין אחריו. ויהא שמיה רבה מברך מיד מתירין אותו מן הפורענות. ואותו האיש לא היה לו בן מעולם. והניח את אשתו מעוברת. ואיני יודע אם ילדה זכר. ואם ילדה זכר מי מלמדו תורה שאין לאותו האיש אוהב בעולם. מיד קיבל עליו ר' עקיבא לילך לחפש אם הוליד לו בן זכר כדי ללמדו תורה ויעמידנו לפני הציבור. אמר לו מה שמך. אמר לו עקיבא. ושם אשתך. אמר לו שושניבא. ושם עירך לודקייא. מיד נצטער ר' עקיבא צער גדול והלך ושאל עליו. כיון שבא לאותו מקום שאל עליו. אמרו לו ישחקו עצמותיו של אותו האיש. שאל על אשתו. אמרו לו ימחה זכרה מן העולם. שאל על בנו. אמרו לו הרי ערל הוא. אפילו מצות מילה לא עיסקנו בו. מיד מלו ר' עקיבא. והושיבו בספר לפניו ולא היה מקבל התורה. עד שישב (א') [מ'] יום בתענית. יצתה בת קול ואמרה לו לזה אתה מתענה. אמר לפניו רבונו של עולם והלא לפניך ערכתי אותו. מיד פתח הק' את לבו ולמדו תורה. וק"ש וברכת המזון. והעמידו לפני הקהל ואומר ברכו. והם ענו אחריו ברוך ה' המבורך. באותה שעה התירו אותו מן הפורענות. מיד בא אותו האיש לר' עקיבא בחלום. ואמר יהי רצון מלפניך הקב"ה שתנוח דעתך בגן עדן שהצלת אותי מדינה של גהינם. מיד פתח ר' עקיבא ואמר (תהילים קל״ה:י״ג) י"י שמך לעולם י"י זכרך לדור ודור: ועל כן נהגו לעבור לפני התיבה במוצאי שבת אדם שאין לו אב או אם לומר ברכו או קדיש:
On trouve dans les {livres intérieurs (c-a-d ésotériques)} [l'enseignement suivant]. On enseigne : histoire de Rabbi Akiva qui allait sur le sentier du cimetière quand il rencontra un homme qui était nu, noir comme la suie, [chargé (טעום / טעון)] d'un grand fardeau de [bois] épineux sur la tête. R. Akiva estima à son sujet qu'il était vivant et qu'il courait comme un cheval. R. Akiva lui ordonna de s'arrêter. Il lui dit, à cet homme : pourquoi faire un travail si difficile ? Si tu es un esclave et que ton maître te fait cela, je vais te racheter de sa main. Et si tu es pauvre et que les gens te trompent, je vais te rendre riche. Il lui répondit : s'-il-te-plaît, ne me retarde pas, de peur que ceux qui me supervisent ne se mettent pas en colère contre moi. Il, [R. Akiva,] lui dit : qu'est-ce que cela ? Que fais-tu ? Cet homme lui répondit : je suis mort. Et chaque jour, on m'envoie abattre des arbres. Il, [R. Akiva,] lui dit : mon fils, quel était ton travail dans le monde d'où tu viens ? Il lui répondit : j'étais collecteur des impôts : je tenais la dragée haute aux riches, je tuais les pauvres. Il lui dit : n'as-tu rien entendu de ceux qui te supervisent au sujet de quelques châtiments, quelque chose pour lequel il y aurait une expiation ? [trad. incertaine] Il lui répondit : s'il-te-plaît, ne me retarde pas, que les maîtres des châtiments ne se mettent pas en colère contre moi, car pour un homme [tel que moi], il n'y a pas d'expiation. Néanmoins, j'ai entendu d'eux quelque chose qui ne pourrait être : si ce misérable avait un fils se tenant dans l'assemblée et disant "barekhu et adonaï ha-mevorakh" et s'ils répondaient après lui ; et [aussi s'il disait] "yehe sheme rabba mevorakh", alors il serait immédiatement libéré des châtiments. Mais cet homme n'a jamais eu de fils. Il a laissé sa femme enceinte, et je ne sais pas s'il elle a mis au monde un fils. Et si elle a mis au monde un fils, qui lui apprendra la Torah puisque cet homme n'a pas d'ami dans le monde. R. Akiva pris tout de suite sur lui d'aller chercher s'il lui était né un fils afin de lui enseigner la Torah et le mettre devant le public [c-à-d. : lui faire conduire la prière]. Il, [R. Akiva,] lui dit : quel est ton nom ? Il lui dit : Akiva. Le nom de ta femme ? Shoshaniva. Le nom de ta ville ? Lodequaya. R. Akiva fut tout de suite pris d'un grand chagrin, s'en alla, et s'enquit de lui [à la ronde]. Quand il arriva au lieu [indiqué], il s'enquit de lui. On lui dit : que tombent en poussière les os de cet homme ! Il s'enquit de sa femme. On lui dit : que sa mémoire soit effacée du monde ! Il s'enquit de son fils . On lui dit : c'est un incirconcis, nous n'avons même pas fait le commandement de la circoncision sur lui ! R. Akiva le circoncit aussitôt. Puis il le fit asseoir, un livre devant lui mais il n'acceptait pas la Torah, jusqu'à ce qu'il fut assis pendant (1) [40] jour[s] en jeûnant. Une voix céleste sortit et lui dit : c'est pour ça que tu te tourmentes ? Il, [R. Akiva,] lui dit : Maître du monde, ne l'as-Tu pas fait Toi-même ? Aussitôt, le Saint ouvrit Son cœur. Et il lui enseigna la Torah, la lecture du Shema et le birkat ha-mazon. Puis il le mis devant l'assemblée et il dit "barekhu". Ils répondirent après lui "barukh adonaï ha-mevorakh". Au même moment, on le délivra des châtiments. Aussi cet homme vint à R. Akiva dans un rêve. Il dit : que Ta volonté soit, ô Saint béni soit-Il, que Ta volonté s'apaise au Jardin d'Eden [??] et que Tu me sauves du verdict de la Géhenne. Aussitôt, R. Akiva dit : "Éternel, ton nom dure à jamais ; Éternel, ton souvenir d’âge en âge." (Ps. 135, 13 : adonaï shimkha le'olam ; adonaï zikhrekha le-dor va-dor) Et c'est pourquoi on a coutume de faire passer devant la teva à la sortie de Shabbat, celui qui n'a plus père ou mère afin qu'il dise le "barekhu" ou le "kaddish".
